La fiancée de ses nuits blanches est le premier tome de la nouvelle trilogie tirée de la série La Guerre des Sambre d’Yslaire. Avec l’aide du dessinateur Marc-Antoine Boidin, il retrace la triste histoire de la Génération de Cujus (1789-1794), c’est-à-dire de Maxime-Augustin, l’enfant de la comtesse Charlotte et de Constance, la fille de la servante au service de la comtesse.
Des débuts prometteurs…
L’album aborde surtout l’enfance des deux protagonistes, mais se concentre surtout sur celle de Maxime Charlotte. Constance n’apparait que dans quelques cases, mais on sait déjà qu’elle va avoir un rôle important dans les prochaines tomes.
Le personnage de Maxime, le héros en quelque sorte de cet épisode, est très difficile à cerner. Il est maltraité par son beau-père, si bien que nous éprouvons forcément de la pitié pour lui lorsqu'il se fait donner des raclées. En revanche, il n’a rien d’un petit ange. Effronté et cruel, il n’hésite pas à faire du mal volontairement à sa demi-soeur Josepha, qui, la pauvre, ne se défend jamais. C’est comme si elle était en admiration avec lui.
Ainsi, tout au long de notre lecture, nous ne savons trop sur quel pied danser. Maxime fait des choses tellement ignobles, que l’on vient presque (je dis bien presque) à approuver les corrections imposées par son beau-père.
C’est d’ailleurs assez surprenant comment les auteurs présentent le principal protagoniste. Ce n’est pas une victime, ni un vilain ni non plus un méchant. C’est juste un petit garçon qui a besoin de beaucoup d’encadrement.
Le temps arrange les choses… vraiment?
La fin de l’album nous montre un Maxime au début de l’adolescence. Il ressemble même presque déjà un homme. Malheureusement, les choses ne se sont pas arrangées pour lui. Loin de là… Je ne vous en dirai pas davantage, si ce n’est que la dernière planche est très dérangeante et ne présage rien de bon pour l’avenir de ce personnage.
Il reste que ce premier tome a l’avantage de nous présenter des personnages forts et originaux. Et par-dessus tout, il nous donne envie de tout savoir de leur vie. Ce n’est pas donné à tous les ouvrages. En tout cas, ça faisait un petit bout que je n’avais pas éprouvé autant de haine/amour envers un personnage de bande dessinée européenne.
Verdict
La fiancée de ses nuits blanches réussit en seulement quelques planches à nous faire aimer et profondément détester un personnage. Tout ce que l’on a envie de faire, c’est de se procurer le deuxième tome pour savoir si le « héros » s’est amélioré ou a continué de sombrer dans la méchanceté. Toutefois, il faudra attendre encore un an, car la suite n’est prévue que pour 2015. Les prochains mois vont me sembler interminables!
La Guerre des Sambre – Génération de Cujus : Maxime & Constance
Glénat
Cote : 4,25 étoiles sur 5.