Transmetropolitan est l’une des séries de comics qui a le plus marqué la fin des années 90 et le début des années 2000. Urban Comics, nous propose de (re)découvrir, cette fois-ci en français, cette série phare de Warren Ellis et Darick Robertson.
Un monde à part
À la lecture de la première planche, on sait que l’on est dans un univers à part. L’histoire commence par nous montrer un homme nue, les cheveux longs et sales. Il s’appelle Spider Jerusalem et est journaliste. Mais ça fait cinq ans qu’il n’a pas écrit. Il s’est réfugié sur « La Montagne » pour se sauver de la ville. Mais la réalité finit par le rattraper. Il doit deux livres à ses éditeurs et s’il ne les écrit pas, c’est la prison qu’il l’attend.
Il n’a pas envie, mais il va devoir retourner en ville. Et disons qu’il est loin de passer inaperçu! Après avoir décroché un emploi de journaliste, il revient rapidement au-devant de la scène après avoir dénoncé l’abus de pouvoir des policiers lors d’une émeute. Ce ne sera là qu’une des nombreuses injustices sociales qu’il tentera de contrecarrer.
Un salaud ou un héros?
L’univers de Transmetropolitan est peut-être l’un des plus vulgaires, sales et dégueulasse que j’ai vu ces dernières années (je n’avais pas eu la chance de lire les numéros paru en anglais), mais c’est aussi l’un des plus originaux.
Chaque case ou presque nous surprend par les nouvelles créatures ou inventions qu’elle nous présente. Car, je ne l'ai pas encore dit, mais l'album se déroule dans le futur. Des humains qui décident de se transformer en extra-terrestres? C’est possible! Des humains qui tentent d’être immortels en « téléchargeant » leur âme dans des espèces de nuages? C’est une fois encore possible!
Bref, l’univers de Transmetropolitan ne se fixe aucune limite et va beaucoup plus loin que la plupart des bandes dessinées de science-fiction, justement du fait qu’il n’y a aucune loi qui semble réglementer ce monde.
Le héros est aussi un autre exemple de personnage à part. Disons-le tout de suite, c’est un beau salaud. Il fume, il se drogue, il insulte les gens pour aucune raison et leur casse la gueule pour le plaisir. Toutefois, en progressant dans la lecture, on se rend compte, peu à peu, que derrière ce masque de parfait connard, se cache un homme qui a profondément soif de justice, si bien qu’il va presque devenir le symbole de défenseur des opprimés.
Une ouvre toujours d'actualité
Même s’il a été écrit il y a plus de 10 ans, les thèmes abordés dans l'ouvrage sont encore d’actualité. Il nous met surtout en garde contre les dérives de notre société. Et aussi pour nous rappeler que la technologie, ça n’a pas juste du bon. Parce que, entre vous et moi, personne n'aurait envie de vivre dans le monde de Transmetropolitan. Il est à la fois si semblable au nôtre et si différent, que ça en ait terrifiant. C’est comme une espèce de copie futuriste sale de notre société.
Bien sûr, si vous êtes habitué aux bandes dessinées des années 2010, vous trouverez quelques éléments du dessin un peu « dépassé ». Pour ma part, je trouve queDarick Robertson est un excellent dessinateur et il a fait un travail remarquable dans cette oeuvre.
Verdict
Si vous êtes fans de bandes dessinées de science-fiction et que vous désirez sortir hors des sentiers battus, ce premier tome de Transmetropolitan est tout indiqué pour vous. Vous serez plus d’une fois choqué et outré, mais vous ne regretterez jamais d'avoir osé ouvrir ce livre.
Urban Comics – Collection Vertigo Essentiels
Cote : 4,5 étoiles sur 5.