C’est leur quatrième offrande et il me semble que chaque fois, ils se surpassent dans leur style et leur sonorité unique. Ce groupe est capable de vous faire dériver au plus profond de vos pensées avec leurs mélodies de guitares mélancoliques ainsi que la juxtaposition de riffs lourds. Le tout est enveloppé dans l’harmonisation des deux styles de chant, soit clair et hargneux, qui s’imbriquent de façon magistrale dans leurs compositions.
Je les ai découverts lors d’une première partie de spectacle à l’Impérial de Québec en 2006 et depuis ce temps, je suis totalement accroché à ce groupe. Ce qu’il fait est très bien construit et puissant à la fois. Tout semble bien calculé et à sa place, mais facile à la fois techniquement même si ce n’est pas nécessairement le cas.
Un peu comme ma dernière critique (celle de My Dying Bride), c’est un groupe qui fait dans le style doom métal. C’est très différent de My Dying Bride tout en étant dans la même veine. Si vous avez aimé la vidéo de ma dernière critique, vous aimerez Daylight Dies, j’en suis pratiquement assuré!
La pièce d’ouverture, Infidel, met la table pour cet album. On sait d’ores et déjà à quoi s’attendre : un album sombre mais lumineux à la fois. Doux et puissant. Mélancolique et lourd. La puissance du chant de Nathan Ellis est remarquable et vient nous chercher tout de suite. C’est comme s’il nous prenait par la main et nous disait : « Suivez-moi dans ce voyage que vous ne regretterez pas! »
La pièce qui suit, The Pale Approach, est vraiment l’une de mes pièces préférées sur l’album. Excellent mélange des deux guitares qui marient la mélodie et l’agressivité en même temps. C’est tout simplement majestueux et sublime pour le style!
Celle qui suit, Sunset, représente la symbiose parfaite de tout ce que Daylight Dies peut offrir aux fans de doom métal : mélodie de guitare accrocheuse et mémorable, mélancolie des voix (c’est la première pièce de l’album où l’on entend la voix mélodieuse du bassiste et celle rauque du chanteur) et puissance de la section rythmique. Voilà un mariage qui ne peut tout simplement pas finir par un divorce! C’est juste parfait selon moi.
À travers les huit pièces, si nous ne comptons pas l’instrumental, nous n’avons pas le choix de nous abandonner totalement à ce périple que le groupe nous offre. Un périple qui peut être douloureux, lourd et difficile, mais qui nous fait tellement de bien en bout de ligne, car il y a plusieurs éclaircies dans ce ciel qui nous semble toujours trop sombre.
Ce que j’adore aussi de cet album et du groupe en général, c’est que souvent la place accordée à la musique est beaucoup plus grande que celle accordée aux paroles. Dans une chanson, il y a seulement deux couplets, bien que la durée soit quand même de cinq minutes! Aucun refrain non plus, mais la musique parle d’elle-même et c’est amplement suffisant…
Mais mon moment le plus intense de l’album est sans contredit la pièce A Final Vestige. C’est la vidéo qui accompagne ce billet et, sérieusement, c’est tout simplement merveilleux. Un chef-d’Å“uvre sublime et immortel à mes yeux! La tristesse qui se dégage de la voix du bassiste Egan O’Rourke au début de la chanson ainsi que la détresse et la hargne du chant de Nathan Ellis sont tous simplement parfaites. Ajoutez à ça les mélodies de guitares et la puissance des arrangements rythmiques et vous obtenez quelque chose que vous n’oublierez pas de sitôt si vous êtes amateurs de ce style musical!
Bref, ce qui me mystifie chaque fois que j’écoute ce groupe trop sous-estimé, c’est la fragilité et la subtilité des compositions. Ils sont tout le temps sur la mince ligne entre la mélancolie, l’agressivité, la mélodie, la hargne, la noirceur, la lumière, les ténèbres et la paix intérieure. Mais tout ça sans jamais trop verser dans un plus que dans l’autre. Un parfait équilibre et une parfaite harmonie entre toutes les réalités de l’existence sur cette Terre…
Pour cet album, je décerne la note de 9,5 sur 10.