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Dossier criminel: Dzokhar Tsarnaev, le jeune coauteur de l’attentat terroriste de Boston

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Portrait de la famille Tsarnaev

La famille Tsarnaev a émigré plusieurs fois après la Deuxième Guerre mondiale. Partie de la Tchétchénie, elle s'installe au Kyrgyzstan avant de voir l'arrivée de deux garçons, Tamerlan et Dzokhar. Les parents éduqueront leurs garçons selon la religion musulmane, leur père étant un fervent musulman rejetant toutefois toute forme d'extrémisme.

Tamerlan et Dzokhar demeurèrent au Kyrgyzstan jusqu'en 2001, année où la famille émigra en Russie. L'année suivante, Dzokhar et ses parents se rendirent aux États-Unis avec un visa de touristes de 90 jours, laissant Tamerlan aux soins de son oncle au Kyrgystan. Une fois en Amérique, le père fit une demande d'asile politique, affirmant que s'il retournait dans son pays, il pourrait se faire tuer en raison de ses liens avec la Tchétchénie.

La demande d'asile des parents fut acceptée et leurs enfants reçurent une demande d'asile élargie. Tamerlan vint les rejoindre deux ans après leur arrivée aux États-Unis et les parents occupèrent différents emplois au cours des années suivantes. En mars 2007, la famille reçut un statut de résidents permanents.

Un jeune homme très rangé en apparence

Malgré des séjours dans plusieurs pays, Dzokhar s'intègre très bien dans son pays d'accueil. En outre, il s'implique dans plusieurs activités scolaires. En 2011, il se voit même offrir une bourse de 2 500$ par la ville de Cambridge. Le jeune homme s'inscrit alors pour la majeure en océanographie à l'Université de Cambridge dans l'espoir d'être éventuellement accepté en médecine dentaire.

À l'école, Dzokhar est très apprécié de ses amis, qui le décrivent comme quelqu'un de « normal ». Il fait un usage récréatif de la marijuana, mais du reste, il s'intègre merveilleusement bien à son milieu scolaire. Il effectue même du bénévolat pour le programme Best Buddies, qui vient en aide aux personnes atteintes d'une déficience intellectuelle. En apparence, rien ne pouvait donc laisser présager que Dzhokhar Tsarnaev se préparait à commettre un attentat meurtrier.

L'attentat de Boston

Les problèmes de Dzokhar commencèrent en 2012, année où il fut naturalisé. Suivant son frère un peu partout et prenant ce dernier comme modèle, Dzokhar tomba dans une petite délinquance qui, en premier lieu, amena la police d'Arlington à émettre un mandat d'arrestation contre lui pour avoir consommé de l'alcool lors d'une fête alors qu'il était mineur. Puis, il se mit à vendre de la drogue afin d'avoir de l'argent. Criblé de dettes (il devait notamment plus de 20 000$ à l'université qu'il fréquentait), Dzokhar vit aussi ses résultats scolaires chuter, ayant notamment échoué 7 cours au fil de trois semestres consécutifs.

Le 15 avril 2013, les frères Tsarnaev se rendent au marathon annuel de Boston, événement très populaire aux États-Unis. Leur but n'est pas de courir, mais bien de poser des bombes. À la ligne d'arrivée, les bombes artisanales explosent sous l'oeil ahuri de participants et médias, tuant trois personnes et en blessant 264 autres. Certaines victimes durent d'ailleurs être amputées en raison de la gravité de leurs blessures. Ces dernières furent causées par divers objets posés au sein des bombes, dont des clous et d'autres objets métalliques. La panique est totale et déjà, la peur s'installe pour d'autres événements sportifs devant se dérouler dans les mois à venir, le marathon de Montréal en tête de liste.

La traque des frères

Du 15 au 18 avril 2013, Dzokhar demeure au dortoir de son université et paraît, selon ses amis, « très calme ». Il envoie plusieurs messages sur Twitter, dont un mentionnant aux gens de Boston de « demeurer en sécurité ».

Le 18 avril, le FBI identifie Dzokhar et Tamerlan Tsarnaev comme étant les principaux suspects de l'attentat de Boston. Une vaste chasse à l'homme s'enclenche et les frères feront d'autres victimes. En outre, un policier du MIT est tué par ces derniers avant qu'ils ne puissent voler un VUS et séquestrer son propriétaire. Comme dans bien des cas de poursuites, les Tsarnaev finiront par commettre une erreur en détournant leur attention de leur otage à une station service, ce qui permettra à ce dernier de prendre la fuite et de contacter la police. Les forces de l'ordre pourront alors suivre le véhicule grâce au cellulaire de son propriétaire ainsi qu'au système antivol du véhicule.

Le 19 avril, une fusillade éclate entre les frères et les policiers à Watertown. Tamerlan est tué lorsque son frère tente de prendre la fuite, lui roulant mortellement dessus. Dzohkar est quant à lui grièvement blessé, mais parvient à se réfugier dans un bateau situé dans la cour d'une résidence. Un vaste périmètre est érigé, plongeant les habitants de Watertown et des environs dans la peur. Rejoint au Maryland, l'un des oncles de Dzohkar incite ce dernier à se rendre à la police tout en affirmant que son neveu est une disgrâce pour sa famille et la communauté tchétchène.

Un motif religieux derrière les attentats

Tentant de survivre à ses blessures, Dzokhar sera finalement arrêté après que le propriétaire du bateau eut contacté les policiers. Il avait observé que la couverture du bateau avait été bougée et, en la soulevant, il eut la surprise de découvrir celui qui était le plus recherché aux États-Unis. À l'arrivée des policiers, Dzokhar ouvre de nouveau le feu, mais est rapidement maîtrisé.

Transporté dans un centre hospitalier de Boston, Dzokhar est soigné aux soins intensifs. Il dut répondre par écrit et par des hochements de tête aux questions des policiers puisque, en raison de graves blessures à la gorge, il était incapable de prononcer le moindre mot.

Le 26 avril 2013, on le transfère dans un centre médical fédéral à l'ouest de Boston. Là-bas, les enquêteurs invoquent « l'exception de sécurité publique » afin de pouvoir interroger Dzokhar sans lui lire ses droits. En outre, cette exception permet aux enquêteurs d'effectuer un interrogatoire plus intensif sans que le suspect n'ait droit à l'assistance d'un avocat, en plus de l'empêcher d'avoir recours à son droit au silence. Cela ne fonctionnera pas et Dzokhar refusera de collaborer.

Le 22 avril, Dzokhar Tsarnaev est officiellement accusé d'avoir fabriqué ou participé à la fabrication d'une arme de destruction massive puis de l'avoir utilisée afin de causer la mort. Face aux policiers, il aurait reconnu sa participation à l'attentat de Boston et aurait déclaré que son frère et lui prévoyaient ensuite faire exploser des bombes à Time Square. Quant à ses motivations, il apparaît que Dzokhar voulait dénoncer l'implication militaire des États-Unis au Moyen Orient et les actes de barbarie commis envers les musulmans. Il aurait dit des victimes de Boston qu'elles étaient des dommages collatéraux, « tout comme le sont les Musulmans tués par les actions militaires américaines au Moyen Orient ». Il n'aurait pas non plus pleuré la mort de son frère, qu'il considère encore aujourd'hui comme un martyr.

L'un des grands procès de 2015

Le procès de Dzokhar Tsarnaev s'ouvrit le 5 janvier 2015. Défendu par quatre avocats, Dzokhar fit face à 30 chefs d'accusation pour lesquels la peine de mort était passible. Une entente avec le procureur général a d'ailleurs échoué en 2014 lorsque ce dernier a refusé d'écarter sa demande de peine de mort en échange d'un plaidoyer de culpabilité du jeune homme.

Dès le début du procès, l'une des avocates de Dzokhar a affirmé que son client était responsable et que peu d'éléments de la preuve étaient contestés. En revanche, ils voulaient démontrer que l'implication de Dzokhar dans l'attentat était minime puisque ce dernier était sous l'influence de son frère radicalisé, lui évitant ainsi la peine de mort.

Demeurant impassible durant les procédures, Dzokhar fut reconnu coupable des 30 chefs d'accusations pesant contre lui, un verdict prévisible selon plusieurs experts qui doutent même de l'impartialité du système dans le processus. Au moment d'écrire ces lignes, on ignore quelle sentence attend le jeune Tsarnaev, mais il est fort probable que la peine de mort sera prononcée contre lui. La peur de la menace terroriste est toujours bien présente aux États-Unis et, en ce sens, il se pourrait bien qu'on conclut à la nécessité de la peine de mort afin de faire de Dzokhar un exemple d'intolérance envers ce type de crime. En revanche, pour des organisations terroristes ainsi que des loups solitaires, il pourrait aussi devenir le symbole de martyr justifiant d'autres massacres, contrecarrant par le fait même l'objectif visé par les autorités américaines.

À suivre…

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