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Dossier criminel : Le clown tueur

Une enfance parsemée d’agressions 

Comme plusieurs criminels, l’enfance de Gacy n’a pas été de tout repos. Bien qu’il ait été très proche de sa mère, la relation avec son père était beaucoup plus difficile. En outre, ce dernier battait son fils à coups de ceinture et le ridiculisait constamment. Les termes « fillette » et « stupide » revenaient souvent dans la bouche du parternel afin de décrire son enfant. Malgré une multitude d’efforts pour lui plaire, Gacy n’a jamais eu d’affectation de la part de son père, celui-ci ayant d’ailleurs affirmé que son fils jouait la comédie lorsqu’il a été hospitalisé en raison de son état de santé fragile. 
L’orientation sexuelle de Gacy a également été écorchée précocement. En effet, à l’âge de 9 ans, il fut agressé sexuellement par un ami de la famille qui l’emmenait souvent faire des tours dans son camion. Gacy a dû vivre avec la souffrance et la honte de cette agression puisqu’il ne voulait surtout pas que cela vienne aux oreilles de son père, de crainte que ce dernier ne le blâme! Malgré tout, Gacy a affirmé jusqu’à sa dernière heure qu’il n’en a jamais voulu à son père et qu’il l’aimait.

L’homme modèle cachant le meurtrier 

L’enfance difficile de Gacy ne l’a pas empêché de s’impliquer dans mille et un projets. Très respecté par sa communauté, Gacy était reconnu pour être un homme aimable, sympathique et n’hésitant pas à donner de son temps pour plusieurs causes. En outre, il s’est marié à deux reprises, a eu des enfants et participait à différentes activités bénévoles. En plus d’une reluisante carrière d’homme d’affaires, Gacy s’est impliqué en politique au point où il fut photographié avec la première dame de l’époque, Rosalynn Carter.
Gacy avec Rosalynn Carter
On reconnaissait également Gacy pour être un bout-en-train qui n’hésitait pas à organiser des fêtes chez lui. Or, ce qui deviendra éventuellement son emblème était son implication dans les fêtes d’enfants. En effet, Gacy se déguisait régulièrement en clown afin d’amuser et de faire rire les enfants. Malgré un maquillage assez particulier, cela contribuait à renforcer la réputation de l’homme. Or, derrière le maquillage de clown était dissimulé un côté bien plus sombre et sinistre de cet Américain modèle.

Une disparition dévoilant le tueur en série

Robert Piest, un adolescent de 15 ans, jouissait d’une vie parfaitement normale et même idéale. Dès lors, ses parents s’inquiétaient de ne pas avoir de nouvelles depuis quelques jours puisque le jeune homme n’avait aucune raison de fuir le nid familial. Alertant les policiers, ces derniers mèneront une enquête qui les conduira à un homme ayant offert un emploi d’apprenti-mécanicien à l’adolescent tout juste avant sa disparition. Le nom de cet homme plein de bonté : John Wayne Gacy.
Les enquêteurs suspecteront rapidement Gacy au point de demander un mandat de perquisition afin d’entrer chez lui. Sur place, ils découvrent divers objets de sadomasochisme (menottes, fouets, etc.) de même qu’une bague qui, curieusement, appartenait à un autre adolescent porté disparu. Poussant cette piste, les policiers découvrent que deux autres jeunes hommes employés par Gacy dans un garage manquent aussi à l’appel.
Il n’en faut pas plus pour que les policiers fassent de Gacy leur principale cible dans la disparition de Robert Piest de même que d’autres enlèvements leur ayant été rapportés. Suivant l’homme à la trace, ils finissent par l’arrêter un 21 décembre pour possession de marijuana. Bien qu’ils n’aient encore aucune preuve que Gacy pourrait avoir tué, les policiers interrogeront l’homme en apparence plus que respectable, notamment au sujet de récents travaux d’excavation dans son sous-sol.

Même s’ils ne récoltent que peu d’éléments, les enquêteurs obtiennent un second mandat afin de retourner dans la maison de Gacy. Ce qu’ils découvriront laisse froid dans le dos. En s’attardant au sous-sol et, surtout, à la terre fraîchement creusée, ils découvriront des os humains (bras, crânes, etc.). Plus ils fouilleront et plus ils découvriront de restes humains, voire de corps entiers. Certaines journées, les policiers sortaient de la maison plus de cinq corps! Au total, 29 corps auront été extirpés de la maison de Gacy, tous de jeunes hommes.

Quelques objets de torture trouvés chez Gacy

Le violeur et tueur

Même s’il a proclamé son innocence jusqu’à son dernier souffle, la preuve contre Gacy était accablante. Après tout, comment expliquer la présence d’autant de cadavres sur le terrain de son propre domicile? Pire encore, à un certain moment, Gacy a indiqué aux enquêteurs où se trouvaient quatre autres corps, dont celui de Robert Piest. À l’endroit précis mentionné par Gacy, les policiers ont découvert les restes des quatre dernières victimes de Gacy, portant le total à 33.

Quelques-unes des victimes de Gacy
Si les meurtres sont effroyables, le modus operandi de Gacy donne tout simplement la chair de poule. L’homme ne se contentait pas de tuer, il agressait sexuellement ses victimes avant de les étrangler. Usant de son charisme (Gacy excellait dans l’art de convaincre), l’homme attirait souvent ses victimes en leur promettant un emploi. Il arrivait aussi qu’il joue la comédie et qu’il fasse croire qu’il était en autorité pour berner ses victimes. Par exemple, il a déjà confondu un jeune homme en allumant et fermant ses phares de voiture puis en lui montrant un faux badge de policier. Puis, une fois que Gacy avait sa victime à sa merci, il l’emmenait chez lui, la torturait, la violait puis l’étranglait. Une croix à laquelle était attachée une corde a notamment été utilisée afin de faire suffoquer les jeunes hommes.
Gacy a tenté de trouver une panoplie d’excuses pour expliquer les meurtres et la découverte d’autant de cadavres dans son sous-sol. À chaque argument des policiers, il avait une réponse. Il a même déclaré qu’il n’avait pu commettre autant d’agressions seul et a accusé d’autres personnes comme étant ses complices. Pire, il a même déjà déclaré que ce sont ses victimes qui le séduisaient et qui l’avaient forcé à les tuer!
Lors de son procès, Gacy a tenté de plaider la folie. Plusieurs psychiatres se sont prononcés sur son cas et divers diagnostics ont été établis, incluant une personnalité limite de même qu’une schizophrénie paranoïde. Or, le jury a rejeté cette défense en s’appuyant sur les arguments de la Poursuite à l’effet que Gacy, en raison de ses activités fort respectables dans lesquelles il était impliqué de même que son attitude désinvolte en cour, ne pouvait être fou. De plus, s’il était fou, s’il ne savait pas ce qu’il faisait, pourquoi conservait-il autant d’objets de torture chez lui?
Après seulement un vote, le jury a conclu à la culpabilité de Gacy et ce dernier fut condamné à mort. Jamais il n’a cru à cette peine, ayant même mentionné à son avocat qu’il ne mourrait pas, et ce, quelques heures avant d’être exécuté.

L’homme perdu

John Wayne Gacy est l’un des plus grands meurtriers en série de l’histoire des États-Unis. Peu de tueurs ont fait autant de victimes et le cas de cet homme est encore aujourd’hui étudié par les experts. Qu’est-ce qui a pu pousser cet homme d’affaires, ce clown pour enfants, à tuer autant?
Personnellement, en regardant le cas de Gacy, j’y vois un homme qui, depuis son enfance, était confus quant à son identité. Je suspecte que Gacy avait une estime de lui-même chancelante puisqu’il n’a pu s’en construire une durant son enfance en raison des abus de son père. Quant à son identité sexuelle, puisqu’il fut agressé sexuellement par un homme tôt dans sa vie, Gacy n’en était que plus confus. Marié à deux femmes, Gacy n’en demeurait pas moins attiré par les hommes, d’où le fait qu’il n’ait qu’agressé et tué que de jeunes hommes. Homosexualité peut-être présente et obsédante malgré lui, cela pouvait générer encore plus de confusion et de rage chez lui.
Comment expliquer tous ces meurtres? Une psychiatre s’était prononcée à ce sujet et avait déclaré que Gacy était devenu accro au meurtre comme un drogué devient accro aux substances qu’il consomme. Ayant apparemment tué pour la première fois à l’âge de 15 ans, Gacy n’a pu s’empêcher d’assassiner à partir de ce moment. La réalité pourrait être aussi effroyable que cela. Peut-être était-ce le sentiment d’avoir du contrôle et du pouvoir sur ses victimes qui provoquait une telle envie chez lui?

Autre point intéressant : Gacy se plaisait en prison. Il peignait et aimait la vie en milieu carcéral. Une vie rangée, ordonnée et sans surprise. Cela ne fait qu’ajouter à l’impression que cet homme était mésadapté socialement. Oui, il s’impliquait dans une panoplie de causes et d’activités, mais comme une procureure au dossier l’a affirmé, le fait que Gacy aimait tant la vie rangée de la prison pourrait être un signe que la vie en société était anxiogène pour lui. Déjà confus quant à son identité, Gacy pouvait aussi avoir de la difficulté à vivre avec les aléas de la vie, qu’il camouflait en menant une vie en apparence modèle.

Quoi qu’il en soit, l’histoire de John Wayne Gacy donne des frissons et pose la question suivante : connaissez-vous réellement votre voisin?
Sources des photos : sociologycriminology.wordpress.com, fr.wikipedia.org, dailymail.co.uk, neoseeker.com, blog.lib.umn.edu
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