Éric Lapointe et « Jour de nuit » : rock, intensité, mais…

Dans le paysage rock québécois, depuis 20 ans, le nom d'Éric Lapointe est omniprésent. En fait, il n'y a qu'un seul Éric Lapointe. On reconnaît sa sonorité, sa voix. Lorsqu'on l'entend à la radio, quelques notes suffisent et on le reconnaît. C'est tout à son honneur. Le Québec l'a adopté, et ce, assez rapidement. 

La dernière fois qu'il nous a proposé du matériel original, c'était en 2010, avec Le ciel de mes combats, un album reçu un peu plus timidement que ses prédécesseurs. Cette fois, pour écouter ce nouvel album, grimpez le son… presque au maximum parce que ça crache et ça « grafigne », musicalement parlant.

Bon, allons-y avec un premier point positif : la pochette de l'album figure parmi ses plus réussies. Un deuxième point positif : c'est lourd et ça rock fort. Un troisième point… Éric est en voix et met ses tripes en studio. Bon, ok, le jeu de mots semble facile… il est « en voix », oui oui, en référence à sa participation comme coach de l'émission La Voix de TVA en 2014. La « plogue » est faite.

Sérieusement, c'est super bien fait, il ne décevra pas ses fans, mais….

BÉMOLS

Oui, il fallait qu'il y ait un bémol. En fait, trois.

1- Le disque comporte seulement 10 chansons, mais pourquoi donc? C'est très peu. Ne te contente pas de ça Éric, après presque 4 ans d'attente, les fans en veulent plus!

2- Les textes. À mon humble avis, il nous a habitués à mieux en ce qui a trait à l'écriture. Ça m'apparaît un peu « garroché ». À ce chapitre, ils ont manqué un peu de gaz. Il y a moyen de demeurer très rock en poussant la plume un peu plus loin. J'aimerais continuer d'en apprendre davantage sur l'univers de Lapointe, version maintenant. On demeure en surface. J'aimerais, au même titre qu'il le fait lorsqu'il chante, que la plume sorte de ses tripes.

3- Il manque quelques refrains encore plus accrocheurs, plus évidents.

C'est mon point de vue, mais remarquez bien, je ne sais pas trop pourquoi c'est comme ça, et je le dis finalement à chaque critique de ses albums. C'est toujours la même chose quand j'écoute un nouveau disque de Lapointe. Au début, c'est plus difficile, je n'accroche pas trop, puis finalement, plus le temps avance, plus j'entends le matériel et plus j'apprécie. Mais ça ne m'apparaît pas si catchy aux premières écoutes.

Autre chose qui est importante à mentionner, et c'est un peu paradoxal, c'est que bien qu'on louange son album plus rock (et je suis le premier à le faire), les deux morceaux que je préfère sont les deux ballades en fin d'album : Désaccordé et Ça me manque. Sur cette dernière, les arrangements sont plutôt efficaces, voire magnifiques.

Pour écouter Ça me manque :

Pour écouter Désaccordé :

Conclusion

Vous vous ennuyez d'un bon disque rock, purement rock, et franco? Ce disque est pour vous; il est court, mais il est pour vous. Si vous souhaitiez une évolution vers un son un peu plus moderne, oubliez ça. C'est certain que ces 10 titres vont se jouer à merveille sur scène, et c'est le but j'imagine, puisque c'est live que Lapointe prend toute sa fougue et qu'il a sa raison d'être. Je ne crois pas qu'il vous fera oublier les albums que vous préférez du chanteur, mais il va vous réconcilier avec lui si vous faites partie de ceux qui avaient été déçus des dernières parutions.