Essai routier Dodge Charger et Challenger Hellcat 2015 : le plaisir de l'enfer
Auteur: Marc BouchardÀ LIRE AUSSI: Accident dans un «Lave-Auto»: excès de vitesse!
Alors je vous avoue tout de suite ma faiblesse : la Dodge Charger Hellcat a de gros défauts, mais je l’aime. Fin de la discussion.
En fait, si j’arrêtais ici mon essai, vous auriez compris l’essentiel : la voiture a un charme fou, une présence sur la route indéniable, et propose des performances que l’on peut quasiment qualifier de surhumaines pour une voiture de cette nature. Après tout, du haut de ses 707 chevaux, la Charger Hellcat, cette voiture à l’infernale motorisation, a été nommée la berline de série la plus puissante au monde, rien de moins.
Une machine de guerre
Ce genre d’explications est cependant un peu court. Je sais que les plus pointilleux voudront en savoir davantage. Par exemple, ai-je vraiment mis à profit la mystérieuse clé rouge qui donne accès à la totalité de la puissance de la bête (en comparaison avec la simple clé noire qui elle, limite la Hellcat à seulement 500 chevaux!).
La réponse est oui… Et non. Oui, je me suis amusé sur un circuit fermé à tenter quelques accélérations rapides. Mais non, je n’ai pas les qualités de pilote requises pour tirer le maximum de cette machine de guerre.
Pas question, en fait, de jouer les vedettes du « drag strip » et de mettre à profit le « launch control », ce dispositif qui permet de retrancher de précieux dixièmes à tous les départs. Non, un simple départ arrêté sur une chaussée pas plus chaude qu’il ne le faut. Bref, le Hellcat fait la preuve de sa monstruosité dès qu’on appuie sur l’accélérateur.
Quelqu’un l’a comparé à un train de marchandises qu'on lance à fond de train, ce qui n’est pas faux. Le Dodge Charger n’a rien de la délicate voiture sportive allemande, ou de la raffinée et élégante et surpuissante japonaise. Au contraire, la Charger Hellcat s’affiche avec aisance comme la reine des muscle car, ramenant son lourd poids et sa silhouette rebondie bien en évidence.
Puissante et pratique
C’est justement cela qui fait son charme. La Charger est spacieuse, les passagers profitent de tout le dégagement dont ils ont besoin, et même les passagers arrière (lire ici mon bougonneux ado et sa copine qu’il nous a enfin présentée) n’ont rien trouvé à redire quant à l’espace disponible. Il est vrai qu'au centre de la banquette arrière, la randonnée devient vite inconfortable. Mais pour quatre, tout est parfait.
Même le vaste espace de chargement est sans reproche et facile d’accès. Je comprends maintenant pourquoi les corps policiers optent pour ce genre de voiture : peu importe ce qu’ils transportent dans la valise, ils auront tout l’espace souhaité.
Le tableau de bord est bien pensé, relativement ergonomique et affiche beaucoup d’appliques en fibre de carbone du plus bel effet. L’écran central présente le système de navigation ainsi que les fonctions SRT.
J’oubliais, on m’a aussi dit que le système audio était de grande qualité. Je vais devoir croire les interlocuteurs sur parole, puisque j’ai été trop préoccupé à apprécier le ronron du moteur tout au long de mon essai pour me consacrer à autre chose.
Et la Challenger
La Charger n’est pas la seule à profiter de la monstrueuse mécanique, un V8 de 6,2 litres développant 707 chevaux et quelque 650 livres-pied de couple. On ne pouvait, quand il est question de muscle car, négliger la Challenger et lui insuffler le même traitement.
Il faut admettre que cette dernière, dont le look est définitivement plus nostalgique que celui de la Charger, a un léger cachet de plus que sa sœur berline. Sa taille immense, son volant de grandes dimensions et ses spectaculaires suspensions le rendent plus difficile, mais combien plus stimulante, à maitriser. Autre avantage, alors que la version Charger ne propose qu’une boite de vitesse automatique, la Challenger est offerte avec une boite manuelle à six vitesses des plus agréables.
Petit détail, les deux versions Hellcat disposent d’un système qui rend possible le réglage de la voiture en détail, modifiant la rigidité des suspensions, la qualité des passages de vitesse, le temps de réponse, bref, tout ce qu’un pilote souhaite contrôler quand il prend le volant.
Maintenant, vous comprenez pourquoi je suis un fan. Pourquoi aussi de telles voitures sont inutiles sur nos routes et que les versions plus raisonnables du Charger et du Challenger sont amplement suffisantes pour combler nos désirs d’amateurs de muscle car. Avouons quand même que rien ne procure des frissons comme le ronron bien senti d’un moteur V8 poussé dans ses derniers retranchements, surtout s'il s'appelle Hellcat.
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