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Février est le Mois de l’histoire des Noirs

En effet, depuis l’adoption du projet de loi par l’Assemblée nationale le 23 novembre 2006, le mois de février est la période de l’année où l’on veut souligner l’apport de la communauté noire pour la société québécoise. Voyons d’où nous vient ce mouvement de reconnaissance des Noirs au Québec.

Un mouvement américain

L’idée de reconnaître de façon officielle tout ce qu’ont apporté les Noirs dans notre société n’est pas une idée originale d’ici. Elle nous vient des États-Unis et remonte au début du siècle dernier. C’est en effet le Dr Carter G. Woodson qui fut l’initiateur de la Semaine des Noirs (the Negro History Week) en février 1926.

Il fut décidé de faire cette semaine spéciale en février en l’honneur de deux grands abolitionnistes : Abraham Lincoln et Frederick Douglas, tous deux nés en février. Puis, lors des festivités du bicentenaire de la Déclaration d’indépendance des États-Unis en 1976, la Semaine des Noirs devint le Mois de l’histoire des Noirs, toujours en février.

Les Noirs au Canada

Les gens ont la mémoire courte et oublient souvent qu’il y a des Noirs au Canada pratiquement depuis le début de son existence. Les premiers « nègres Â» à être mentionnés dans notre histoire furent ceux qui servirent à Port-Royal en Acadie entre 1604 et 1608. Toutefois, le premier dans la vallée du Saint-Laurent fut Olivier Le Jeune, originaire de Madagascar ou de Guinée et qui arriva à Québec avec David Kirke, un des frères qui conquirent Québec pour l’Angleterre en 1629. Au départ des Anglais en 1632, après que la jeune colonie fut restituée à la France, le jeune esclave (qui avait alors environ 7 ans) fut vendu à Olivier Le Tardiff, commis français qui collabora avec les Anglais. De ce fait, il dut quitter à son tour la colonie et vendit son esclave à Guillaume Couillard. Il le fit instruire par le jésuite Paul Le Jeune qui le baptisa Olivier Le Jeune, du prénom de son premier maître français et de Le Jeune, du nom de celui qui lui enseigna le cathéchisme. Il mourut le 10 mai 1654, probablement en homme libre.

L’esclavage, comme vous pouvez le constater, se pratiquait même chez nous à cette époque. Il y a eu aussi de nombreux esclaves « indiens Â» tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles au Canada. Après la Conquête de 1763, les Anglais donnèrent un nouvel essor à l’esclavage, mais rapidement, les opposants à cette pratique se firent entendre. Le Haut-Canada abolit celle-ci en 1794 et en 1833, un projet de loi fut voté afin d’interdire l’esclavage dans toutes les colonies britanniques. Aussi, avec l’arrivée massive de Loyalistes fuyant la Révolution américaine arriva quantité de Noirs en fuite, car l’esclavage avait toujours cours aux États-Unis. Le phénomène fit que des communautés de Noirs affranchis se créèrent au Canada, surtout dans les Maritimes où les Loyalistes affluaient en grand nombre. Ils marquèrent à jamais le pays par leur présence.

Hommage à la communauté noire

Plusieurs membres de la communauté noire du Canada ont marqué notre histoire. On peut penser, dans notre histoire récente, à Jackie Robinson qui joua pour les Royaux de Montréal en 1946 et qui, grâce à son passage ici, brisa les barrières de la ségrégation raciale au baseball majeur aux États-Unis. Il y a eu aussi, plus récemment, la Gouverneure générale Michaëlle Jean, qui fut notre chef d’État il y a quelques années.

Malgré la pauvreté marquée de la communauté noire à son arrivée, elle a bâti avec courage et détermination le pays que nous connaissons aujourd’hui. Lui rendre hommage et conter son histoire dans le mois de février est un tribut bien maigre, mais sans aucun doute mérité, pour tous ces bâtisseuses et bâtisseurs noirs.

Liens :
 
http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/noirs
http://fr.wikipedia.org/wiki/Royaux_de_Montr%C3%A9al_(baseball)
http://www.moishistoiredesnoirs.com/index.php/fr/origine-du-mois

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