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Faisons un rapide survol de la situation pour ceux ignorant de quoi il s'agit. Dans la foulée des événements ayant mené l'actrice Mariloup Wolfe à déposer une plainte au civil contre Gab Roy pour une lettre extrêmement crue la visant, l'humoriste a également été accusé au criminel pour des contacts sexuels sur une mineure de 15 ans. Cette dernière a publié une vidéo muette dans laquelle elle mentionnait que Roy s'était adonné à des contacts sexuels sur elle entre mars et octobre 2010.
Ayant plaidé non-coupable, Roy a finalement accordé une entrevue la semaine dernière à son ami Mathieu Bonin où il a reconnu sa culpabilité. Pendant plus d'une dizaine de minutes, un cigare aussi gros qu'un tronc d'arbre à la bouche, l'ancienne vedette du Web avoue qu'il est coupable du crime qu'on lui reproche et indique qu'il plaidera coupable lors de son audience du 30 janvier 2015. Il mentionne aussi avoir commis une erreur de jugement, invite les gens à ne pas harceler sa victime et ses filles, avoir beaucoup de difficulté à effectuer le bénévolat inscrit dans son entente à l'amiable avec Mariloup Wolfe, être prêt à faire de la prison ferme et souhaiter commencer sa peine dès la déposition de son plaidoyer devant le tribunal.
Qu'on lui reproche ce que l'on veut, on ne peut nier que Gab Roy est un bon orateur. Il sait comment parler, il choisit bien ses mots et il peut facilement charmer (ou choquer, c'est selon). Or, c'est justement sur ce plan qu'on peut se demander si les aveux de l'humoriste sont sincères. Roy a-t-il réellement pris conscience de la gravité de ses gestes ou tente-t-il d'obtenir la faveur du public pour un éventuel et hypothétique retour?
Pour ma part, ayant tout de même quelques connaissances en la matière, certaines choses m'ont titillé en regardant la vidéo. Si on veut bien croire les aveux du père de deux enfants, deux éléments de sa déclaration m'ont rendu sceptique.
Le premier est au moment où Gab Roy parle de sa victime… ou plutôt de sa présumée victime. En fait, lorsqu'il en parle, il prononce la phrase : « Ma victime… puisque c'est comme ça que je dois l'appeler ». Qu'est-ce que l'humoriste veut dire par là? Reconnaît-il réellement qu'il a fait de l'adolescente une victime d'attouchements sexuels? Comprend-il quelle sorte d'impact ses gestes ont pu avoir sur elle? Prend-il conscience qu'il y a eu un agresseur (lui) et une victime (elle)? Ou bien s'est-il simplement mal exprimé? Bref, j'ai un doute et parce que j'ai ce doute, je suis sceptique quant aux intentions de l'ex-blogueur.
Second point : le cigare. Ce fameux cigare. Regardez le non-verbal de Gab Roy, notamment quand il aspire et expire la fumée grisâtre, et cela donne la nette impression qu'il se détache de ses propos. Pire, en raison de ses gestes, on ne dirait pas quelqu'un de repentant, mais plutôt quelqu'un au-dessus de ses affaires, en plein contrôle de la situation.
Cela m'a amené à extrapoler et à penser que, comme à l'époque où il était populaire, Gab Roy donne l'impression d'avoir le plein contrôle sur ce qui lui arrive. Il décide de plaider coupable, il décide de donner une entrevue à son ami (son avocate n'était même pas au courant de sa démarche), il décide qu'il ira en prison, il, il, il. Attardez-vous quelque peu au contenant de la vidéo et il se pourrait bien que le contenu se dilue.
C'est bien correct si Gab Roy reconnaît sa culpabilité, mais il aurait dû garder ce discours pour le tribunal au lieu de se redonner une tribune sur le Web. Et tant mieux s'il pense tout ce qu'il a dit, mais sa gestuelle laisse place à plusieurs doutes quant à sa véritable sincérité. En bout de ligne, il vous appartient d'y croire ou non, mais chose certaine, j'ai une pensée pour ses enfants, spécialement sa plus jeune qui risque d'apprendre dans une cour d'école que son père est en prison entre deux parties de ballon chasseur.
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