Jusqu’à présent, Goblin’s, la série de Tristan Roulot et de Corentin Martinage progressait sur une planche. L’histoire était rarement évoluée et plus orientée vers l’action et le « rire instantané ». Pour ce 8e tome, les auteurs ont décidé de bouleverser les choses en nous proposant une seule et unique histoire. Est-ce que ce changement majeur a eu un impact sur la qualité?
Oui et non. En fait, Cthulhu, ça tangue a perdu en humour, mais a beaucoup gagné en finesse et en profondeur. Évidemment, beaucoup de puristes seront sûrement frustrés de cette modification. Pour ma part, cependant, je trouve que c’est pour le mieux ; les avantages étant plus nombreux que les pertes.
Un album plus mature
Avec cet album, Goblin’s gagne en maturité et vise, selon moi, un public un peu plus large, mais encore assez adulte. L’humour est toujours assez violent (et parfois sexuel), ce qui signifie que ce n’est pas le genre d’album que l’on offre à un jeune pour son anniversaire. De toute façon, il aurait sûrement de la difficulté à comprendre toutes les subtilités de l’humour.
En parlant de subtilité, le dessin cache plus d’un secret. Les auteurs se sont amusés à cacher plusieurs personnages de la culture populaire dans leurs illustrations. Si vous cherchez bien, vous pourrez voir notamment Buzz Lightyear, la Reine des neiges et même le père Noël!
Ceux-ci n’ont cependant qu’un simple rôle de figurants. Les vrais héros de cet album, ce sont, comme toujours, les gobelins! Sur une histoire qui emprunte (et parodie) Le Seigneur des anneaux, quatre gobelins embarquent avec des représentants d’autres races (humain, elfe et même lapin) dans une aventure visant à détruire les Dieux anciens. Ces derniers souhaitent, en effet, raser la planète de toute vie. Et les petits monstres verts occupent une place importante dans cette campagne, car se sont les seuls qui possèdent la magie capable de les anéantir.
Le récit est rempli de rebondissements du début à la fin. On se doute un peu comment ça va finir, mais ce qui se passe entre le début et la fin est difficile à prévoir. Pourquoi? Tout simplement parce qu’à l’instar des autres albums, Cthulhu, ça tangue nage sur l’absurdité des situations. Il est vrai que les auteurs ratent parfois leur coup, mais on passe quand même un bon moment.
Le dessin soigné aide aussi à nous immerger dans cet univers fantastique. Il nous aide à mieux comprendre la drôle de relation qu’il y a entre les gobelins et le reste des peuples libres. Par contre, j’aurais aimé voir un peu plus de détails sur les décors de certaines planches qui faisaient plus penser à un strip qu’à une bande dessinée de format standard.
Verdict
J’adore les comics strips, mais, parfois, j’ai l’impression que les auteurs étirent un peu trop la sauce. Avant que ça n’arrive avec leur série, Roulot et Martinage ont, en transformant la formule de leur série, fait un choix audacieux, mais au final payant. Une sage décision, à mon humble avis.
Goblin’s – Cthulhu, ça tangue
Cote : 3,5 étoiles sur 5.