Au lendemain des élections, j’ai rencontré sur ma route ce texte d’invitation à la réflexion que je trouve bien approprié à la situation. Je l’offre à tous ceux qui n’ont pas été réélus.
L’INVITATION
Peu m’importe comment tu gagnes ta vie. Je veux savoir quelle est cette chose que tu veux tellement fort que ça te fait mal si tu oses rêver de réaliser le désir ardent de ton cœur.
Peu m’importe quel âge tu as. Je veux savoir si tu es prêt à risquer de paraître ridicule pour la quête de l’amour et de tes rêves, pour te sentir vivre.
Peu m’importe quelles planètes sont en conjoncture avec ta lune, Je veux savoir si tu as touché le centre de ta tristesse, si tu t’es ouvert aux trahisons de la vie ou si tu t’es ratatiné ou refermé de peur d’une douleur de plus! Je veux savoir si tu peux t’asseoir avec la douleur, la mienne ou la tienne, et ne pas t’agiter pour la cacher, l’estomper ou la figer. Je veux savoir si tu peux vivre avec la joie, la mienne ou la tienne, si tu oses danser sauvagement et laisser l’extase t’envahir jusqu’au bout des doigts et des orteils sans crier qu’il faut faire attention, être réaliste ou se rappeler les conventions du genre humain.
Peu m’importe que l’histoire que tu me racontes soit vraie ou fausse. Je veux savoir si tu es capable de décevoir quelqu’un pour rester fidèle à toi-même, si tu peux supporter d’être accusé de trahison et ne pas trahir ton âme. Je veux savoir si tu sais faire confiance et si tu es digne de confiance! Je veux savoir si tu peux voir la beauté même lors des jours sombres et si tu peux trouver la source de ta vie dans la présence de cette beauté. Je veux savoir si tu peux vivre avec l’échec, le tien ou le mien, et malgré cela te tenir debout au bord du lac et crier « OUI ! » au disque argenté de la lune.
Peu m’importe de savoir où tu habites et combien tu as d’argent. Je veux savoir si après une nuit de chagrin et de désespoir, tu peux te lever et faire ce qu’il faut pour les enfants.
Peu m’importe qui tu connais et par quel chemin tu es venu ici. Je veux savoir si tu peux rester au centre du feu avec moi, sans reculer.
Peu m’importe ce que tu as étudié, où et avec qui. Je veux savoir ce qui te soutient de l’intérieur quand tout le reste s’écroule. Je veux savoir si tu peux être seul avec toi-même et apprécier ta solitude.
Oriah Mountain Dreamer, mai 1994
Tiré du site : http://www.oriahmountaindreamer.com/