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Jaguar F-Type 2014 : c’est du sérieux

Les produits Jaguar, je ne vous apprends rien, ne sont pas les plus prisés dans le marché haut de gamme. Les déboires subis par la compagnie au fil des dernières décennies, combinés aux problèmes de fiabilité légendaires de ses modèles, ont tôt fait de décourager de nombreux acheteurs.

Depuis le rachat de l’entreprise par Tata Motors, on sent un vent de changement. C’est plus une brise qu’un coup de vent, cependant. L’évolution se fait plus lentement que rapidement.

Un modèle attendu

Il y a deux ans était présentée au Salon de l’auto de Paris cette magnifique F-Type. L’an dernier, j’ai eu l’occasion de la voir au Salon de Los Angeles. Je me suis retrouvé en pâmoison devant le modèle. Quelle beauté! On a beau vouloir demeurer objectif, mais lorsqu’on nous présente une voiture avec de telles lignes, il faut savoir s’incliner.

D’ailleurs, s’il y a une chose qu’on ne peut reprocher à Jaguar depuis toujours, c’est la qualité de ses designs. À quelques exceptions près, ces derniers sont toujours spectaculaires.

La F-Type en remet sur ce plan.

L’héritage

Si on veut tracer un lien avec le passé, il faut regarder du côté de la E-Type, une voiture commercialisée par Jaguar de 1961 à 1974. À l’époque, on parlait de la plus belle voiture du monde dans certains milieux, rien de moins.

La nouvelle F-Type, sans reprendre ni copier les lignes de l’autre, en respecte l’essence. Reste à voir si elle se taillera une place aussi sélecte que sa devancière dans l’histoire de l’automobile.

Performances concluantes

La F-Type que nous avons mise à l’essai était une version d’entrée de gamme du modèle. Cette dernière profite d’un V6 de 3 litres suralimenté qui propose 340 chevaux. Une variante S figure aussi au catalogue et avance 40 chevaux supplémentaires. C’est cependant la livrée V8 S qui promet de faire jaser avec ses 495 chevaux et son zéro cent en 4,3 secondes.

N’empêche, le modèle mis à l’essai n’a pas à rougir. Les accélérations qu’il procure sont franches et les reprises sont toutes aussi dynamiques. Une boîte automatique à huit rapports est responsable de la transmission de la puissance aux roues arrière. Son travail est excellent. Pour un plaisir accru, l’utilisation des palettes au volant est un must. Que voulez-vous, la bonne vieille boîte manuelle se meurt et elle n’est pas offerte sur la F-Type, hélas! 

La concurrence

En matière de dimension, la F-Type vient jouer dans les platebandes de voitures bien établies sur le marché : Porsche Boxster, BMW Z4, Mercedes-Benz SLK et Audi TT. Si son prix se veut plus élevé, c’est que Jaguar la perçoit comme une rivale de la Porsche 911, rien de moins.

En fait, en version de base, il faut la comparer aux véhicules énumérés ci-dessus. Sur le plan du comportement, elle surclasse tout ce beau monde, sauf la Boxster, avec qui elle joue pratiquement à armes égales. On comprend qu’avec le V8 sous le capot, il faudra la mesurer à la légendaire Porsche 911.

Fiable?

La grande question qui nous anime lorsqu’on prend le volant d’un produit signé Jaguar, elle a trait à sa fiabilité. Le passé du constructeur est peu reluisant à ce chapitre.

Eh bien, au cours de mon essai, deux pépins; le premier amusant, l’autre, plus inquiétant.

Lorsqu’on déverrouille les portières, on s’aperçoit en entrant dans la voiture que le compartiment de rangement situé entre les deux sièges est ouvert. Ce qui est amusant, c’est que ça ne le fait pas à tout coup. D’autres propriétaires ont signalé le même problème.

L’autre faille survenue a touché la boîte de vitesses. À la suite d’un arrêt, il n’y avait plus moyen de mettre le véhicule en vitesse après le démarrage du moteur. Ni sur le reculons, ni sur le drive. J’ai arrêté et démarré la voiture quelques fois, en vain.

Puis, un appuyant sur la commande Eco, située dans la console centrale, le problème est disparu, comme par magie.

Inquiétant que je vous dis!

Conclusion

Les prétentions de Jaguar sont sérieuses. La compagnie a désormais en main le produit qu’elle attendait pour offrir une saine et sérieuse concurrence aux sportives allemandes. Seulement, pour y arriver, elle devra proposer des produits plus fiables.

On peut toujours relativiser en se disant que du côté allemand, la fiabilité n’est pas une garantie non plus… sauf peut-être chez Porsche.

N’empêche, ce premier contact m’inquiète. Dommage, car pour le reste, on parle d’une bagnole exceptionnelle.

En bref :
Moteur : V6 de 3 litres et 340 chevaux
Consommation annoncée : 10,4 litres aux 100 kilomètres
Prix de base : 76 900 $

On aime :
– Conduite inspirante
– Performances relevées
– Silhouette spectaculaire
– Habitacle de qualité
– Prestige et reconnaissance assurés

On aime moins :
– Problèmes rencontrés (voir texte)
– Facture salée

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