En 2012, Jaguar a vendu seulement 644 véhicules au Canada. Question de mettre ce chiffre en perspective, Porsche a réussi à écouler quelque 3000 de ses modèles au cours de la même période. La voiture la plus vendue au Canada, la Honda Civic, a trouvé près de 65 000 foyers l’an dernier.
Vous le comprendrez, vendre environ deux voitures par jour dans un pays qui compte quelque chose comme 30 millions d’habitants, c’est bien peu. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène, l’une d’elles étant la piètre, que dis-je, l’atroce réputation de fiabilité des produits du constructeur.
À cet effet, les enquêtes de la sérieuse firme J.D. Power le démontrent; si la XJL reçoit de bonnes notes pour le design, le confort, la performance et les commodités, on soulève un bémol à propos d’elle en ce qui a trait à la fiabilité de sa mécanique et de tout ce qui touche au fonctionnement de ces commodités.
Si on veut voir les choses positivement, on se dit que la situation de Jaguar ne peut que s’améliorer. D’abord, la compagnie est toujours en selle et bien présente sur notre marché. Ensuite, un tout nouveau modèle aux lignes spectaculaires fera son apparition bientôt, la Type F. Finalement, le modèle que j’ai mis à l’essai récemment, la XJL, peut enfin être livré avec la traction aux quatre roues; voilà un facteur qui joue toujours au moment du choix final d’un consommateur, spécialement chez nous, où les hivers sont parfois longs.
Modèle exclusif
La XJL, pour vous situer, Å“uvre dans le même segment que la série 7 de BMW, la Classe S de Mercedes-Benz, l’A8 de Audi et la LS de Lexus. On parle ici de grosses berlines luxueuses dont le prix se situe autour de 100 000 $.
Les gens connaissent moins la XJL; elle leur fait peur aussi. Ils hésitent à en faire leur premier choix; l’inconnu n’a rien de rassurant.
Pourtant, elle gagne à être connue. Voilà une berline singulière qui se démarque de ses rivales à bien des chapitres. Côté style, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on a droit à une voiture aux lignes uniques et porteuses de caractère. À bord, la qualité est là comme elle l’est ailleurs, mais la présentation se démarque ; les Anglais ont toujours su concocter des habitacles riches et à bord desquels il fait bon se retrouver. En ce qui a trait au comportement routier, la XJL a peu de choses à envier à ses rivales. Le niveau de confort est divin et lorsqu’on active le mode de conduite dynamique, son caractère félin prend le dessus.
Elle n’est peut-être pas la meilleure de sa catégorie, mais elle n’est certainement pas la pire.
La fiabilité
Qu’en est-il de cette fameuse fiabilité? C’est évidemment bien difficile à évaluer sur une voiture neuve, mais le modèle mis à l’essai montrait déjà son caractère capricieux. À certaines vitesses, son moteur tremblotait; pas rassurant!
Je peux compter sur les doigts d’une main les problèmes encourus au fil des années avec des voitures de presse. En trois occasions, les produits étaient signés par le groupe Jaguar/Land Rover. Si j’avais craché mes économies sur cette voiture, pariez que mon taux de satisfaction à l’enquête de la J.D. Power n’aurait pas été élevé. Remarquez que la fiabilité des produits allemands n’est pas plus exemplaire. En fait, parmi les modèles mentionnés plus haut, seule la Lexus LS montre patte blanche.
Conclusion
Si vous avez les moyens de vous payer une voiture de 100 000 $ et que la XJL figure sur votre liste de candidates potentielles, je vous dirais de vous gâter et d’oser la différence. Seulement, assurez-vous de louer plutôt que d’acheter. Savez, tout d’un coup que la fiabilité ne serait pas au rendez-vous…
En bref
Moteur : V6 de 3 litres suralimenté de 340 chevaux
Consommation enregistrée : 10,9 litres aux 100 kilomètres
Prix du modèle essayé : 101 000 $
On aime :
– Douceur de roulement
– Mode de conduite dynamique efficace
– Aménagement intérieur
– Places arrière
On aime moins :
– Prix
– Fiabilité
– Visibilité arrière