Effectivement, lors de ses 6 derniers départs, Carey Price a récolté quatre victoires, signé deux blanchissages, stoppé près de 97% des rondelles dirigées vers lui tout en n’accordant qu’une faible moyenne de 1,17 but par parties.
À l’opposé, Roberto Luongo et Mike Smith ont connu de bien pires résultats lors des deux dernières semaines. Le gardien des Canucks de Vancouver n’a pas connu la victoire à ses cinq derniers matchs, accordant 17 buts durant cette séquence. De son côté, le cerbère des Coyotes de Phoenix n’a pas enfilé deux gains consécutifs depuis les matchs des 16 et 18 janvier derniers.
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Donc voilà, je ne pense pas me tromper en vous assurant que Mike Babcock confiera le filet de son équipe au numéro 31 du Tricolore dès le tout début du tournoi en sachant que celui-ci arrive en Russie sur une séquence impressionnante.
Cependant, hériter du poste de gardien numéro 1 n’est pas qu’un titre honorifique. Cela vient aussi avec des responsabilités, beaucoup de responsabilités!
Évidemment, comme c’est partout le cas à travers les ligues de hockey de la planète, le poste de gardien est clé au succès d’une équipe. Dans le cas de l’équipe canadienne, il le sera encore plus. Pourquoi? Parce que le Canada a la meilleure attaque, la meilleure défensive, mais pas les meilleurs gardiens.
Sidney Corsby, Ryan Getzlaf, Jonathan Toews, John Tavares, Corey Perry et leur bande sont sur papier, devant la Russie, la meilleure unité offensive du tournoi. À la ligne bleue, Shea Weber, Duncan Keith, Drew Doughty, ainsi que le plus récent récipiendaire du trophée Norris, P.K. Subban, pour ne nommer qu’eux sont déjà loin devant les meilleurs défenseurs des pays adverses. La domination ne se transporte malheureusement pas jusque devant le filet où Smith, Luongo et Price n’ont jamais prouvé qu’ils étaient en mesure d’égaler les performances de gardiens comme Henrik Lundqvist (Suède), Tuuka Rask (Finlande), Antti Niemi (Finlande), Jonas Hiller (Suisse), Jonathan Quick (États-Unis) ou Ryan Miller (États-Unis).
Responsabilité est synonyme de pression, c’est pourquoi Carey Price sera le joueur avec le plus de pression sur les épaules du côté canadien. Encore plus de Sidney Crosby…
Réussira-t-il à surmonter toute cette pression?
Dans le passé, Price n’a pas toujours été le meilleur pour jouer sous la pression. Lors des séries éliminatoires, il a souvent connu des ratés, comme de fut le cas l’an dernier où les Canadiens s’étaient inclinés en cinq parties face aux Sénateurs d’Ottawa dès le premier tour des séries éliminatoires, même s’ils avaient terminé la saison au deuxième rang de leur association. Plus tôt dans sa carrière, l’originaire de la Colombie-Britannique est tout de même parvenu à décrocher des titres importants, par exemple la Coupe Calder avec les Bulldogs d’Hamilton; cette année-là (2007), il avait été le premier joueur de moins de 20 ans à remporter le trophée Jack A. Butterfield, trophée remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires. La conquête de la médaille d’or des Championnats mondiaux juniors de L’IIHF la même année est un autre point d’exclamation à sa fiche personnelle.
La réputation de Carey Price de « craquer sous la pression » comme il l’avait aussi fait durant le printemps 2010 où Jaroslav Halak avait gagné le filet montréalais le temps des séries éliminatoires ne date pas d’hier, mais n’est pas fondée sur tant d’années d’observations, d’autant plus qu’à cette époque, Price était encore un très jeune gardien.
Si Carey Price réussit à faire fit de la pression, il y a fort à miser que le Canada sera le candidat le plus sérieux à la médaille d’or. Toutefois, si ce n’est pas le cas, l’attaque devra être plus prolifique et la défensive devra avoir des yeux tout le tour de la tête pour être capable de compenser cela.