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Keystone XL, l’autoroute du pétrole sale

Si vous écoutez les nouvelles ou que vous lisez les journaux, vous avez probablement déjà entendu parler du projet de pipeline Keystone XL. Le projet implique la construction d’un pipeline (un gros tuyau) d’une longueur de 1 897 km. Le pipeline devrait partir de la ville de Hardisty en Alberta jusqu’à la ville de Steele City au Nebraska. Le but du projet est de créer un moyen de transport pour le pétrole canadien issu des sables bitumineux. Cela assurera un approvisionnement en pétrole pour nos voisins du sud, tout en assurant la rentabilité des compagnies « canadiennes Â».

Mais ce projet est controversé depuis le jour 1. Le cœur de la controverse vient du fait que le pétrole canadien est considéré comme un pétrole sale. Plusieurs facteurs font en sorte que le pétrole issu des sables bitumineux est le plus polluant du monde. L’utilisation d’eau, l’émission de gaz à effet de serre, la pollution et la consommation d’énergie sont les principaux facteurs de pollution.

Le problème d’eau vient du fait que, pour extraire un baril de pétrole du sable, cinq barils d’eau sont requis. Cette eau est puisée des sources locales, mais n’est pratiquement jamais retournée dans les milieux naturels (à peine 10 %). L’eau reste plutôt dans des bassins de rétention sans être réutilisée parce qu’elle contient divers produits toxiques.

Le rôle de l’eau dans le processus est de séparer le pétrole du sable. Pour ce faire, la température de l’eau doit être élevée au-dessus du point d’ébullition. Vous pouvez vous imaginer que faire bouillir des milliards de litres d’eau requiert beaucoup d’énergie. Cette énergie provient de sources diverses, dont souvent des usines au charbon ou au nucléaire.

Ces usines de production d’électricité produisent d’énormes quantités de gaz à effet de serre (GES) qui contribuent à amincir la couche d’ozone. De plus, ce n’est pas seulement la production d’électricité qui cause les GES, mais également toute la machinerie et les camions requis pour l’extraction et le transport du sable et du pétrole. Sur ce point, c’est sûr que le pipeline réduirait les émissions de GES causées par les camions. Toutefois, ça reste un très faible avantage par rapport au reste des dommages causés.

Le pire dans tout ça, c’est que même si le pipeline serait mis en fonction, la dépendance au pétrole étranger ne diminuera pas. Le prix de l’essence ne baissera pas non plus. On prend le risque de voir des catastrophes jamais vues si le pipeline venait à briser. Si quelqu’un vous dit que le pétrole des sables bitumineux est propre, traitez-le d’ignorant svp. 

Liens :
http://www.transcanada.com/keystone.html http://ran.org/what-are-tar-sands http://www.pembina.org/oil-sands/os101/water http://www.circleofblue.org/waternews/2010/world/tar-sands-oil-production-is-an-industrial-bonanza-poses-major-water-use-challenges/  

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