En octobre 2010, un accident majeur a eu lieu dans le petit village de Kolontar en Hongrie. Le mur de rétention d’un réservoir de produits toxiques s’est effondré et a inondé des douzaines de villages avoisinants. Le produit en question est un sous-produit issu de la production d’aluminium. C’est essentiellement de l’oxyde de fer (40-45 %, d’où la couleur rougeâtre) ainsi que des oxydes d’aluminium et de silicone. Le pH de ce mélange est de 9, ce qui est très alcalin, équivalent à plusieurs produits de nettoyage. Une dizaine de personnes sont décédées et plus d’une centaine ont été blessées. C’est plus de 184 millions de gallons de boue rouge qui a créé cette vague, laquelle a recouvert une superficie de plus de 4000 hectares.
Cette vague de boue a laissé beaucoup de traces sur l’environnement local. Presque deux ans après le drame, les répercussions s’observent encore. La faune et la flore locales ont été grandement touchées, dont beaucoup de poissons dans le fleuve Danube. Pour cette raison, le gouvernement a interdit la consommation des produits locaux jusqu’à ce que les traces de produits toxiques soient disparues.
Un an après le désastre, le gouvernement a rebâti les maisons, mais celles-ci sont abandonnées. Une partie de la population a quitté la région par peur de récidive. Plusieurs habitants ont poursuivi la compagnie pour dommages et intérêts, et ils ont gagné leur cause. En tout, c’est plus de 647 millions de dollars que la compagnie a dû payer en amendes et pénalités. La végétation a repris le contrôle et s’avère plus luxuriante qu’auparavent, ce qui s’explique par la concentration de minerais qui se trouvait dans la boue. Afin de réduire les concentrations dans les sols, les autorités avaient mélangé la terre du sol avec du fumier animal ainsi que de l’acide humique (l’acide aidant à remettre le pH du sol à un seuil neutre).
En juillet 2012, un auteur hongrois a écrit un article dans lequel il raconte comment la ville s’est remise sur pied malgré une impression générale de tristesse. Un parc a été érigé pour commémorer l’événement, mais malgré la popularité du parc, les habitants auraient préféré ne pas avoir à commémorer quoi que ce soit. Un autre article montre des photos prises il y a quelques semaines, lesquelles montrent bien que la vie reprend, mais qu’on observe encore la teinte rougeâtre à travers le paysage.
Sources :
http://www.rsc.org/chemistryworld/News/2011/October/05101102.asp
http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-11492387
http://www.rsc.org/chemistryworld/News/2011/October/05101102.asp
http://www.theatlantic.com/infocus/2011/09/a-flood-of-red-sludge-one-year-later/100158/
http://www.green-blog.org/2012/08/03/the-red-line-that-runs-through-hungary-after-a-massive-sludge-spill/