Il a 32 ans. Il en a 68. Ils ne se parlent plus depuis 25 ans. Dernièrement, le fils a appris que son père était très malade… qu’il ne survivra pas au-delà de deux semaines. Malgré ces nombreuses années, il ressent toujours une immense colère, une rage infinie envers cet homme qui l’a violenté, méprisé. La santé de cet homme s’est dégradée au fil des années à cause de l’alcool. Il a toujours justifié sa descente aux enfers par son passé horrible qu’il a en vain tenté d’oublier. Il a fini par quitter la maison familiale pour ne plus revenir. Comment peut-on être aussi cruel et abandonner ses enfants?
Le fils n’a jamais réussi à être stable : échec scolaire, échec amoureux, échec social, échec financier. Il a tout raté. Il a fini par commettre de petits crimes qui l’ont conduit en prison à quelques reprises. Il se sent perdu, un loser. Il n’est rien, ni dans sa vie, ni pour lui-même. Une victime.
Il en veut tellement à son père, si immature, si irresponsable, qui ne s’est malheureusement pas contenté de foutre sa vie en l’air, mais qui a entraîné bien d’autres personnes dans son gouffre.
Il voudrait lui dire la vérité, sa vérité. Exprimer sa rage, mais aussi sa grande tristesse d’avoir été abandonné, orphelin à 7 ans.
Comment pourrait-il réparer tout ce gâchis?
Il se décide enfin… d’aller rencontrer son père avant son grand départ.
Mais il arrive trop tard. Son père est encore parti sans lui dire au revoir.