Comment sera vécue cette deuxième partie dépendra énormément de l’attitude de l’homme par rapport à cette période : la vivra-t-il en constante recherche d'une jeunesse qui s'enfuit ou en fera-t-il la période la plus passionnante et créatrice de sa vie?
Les changements de l'andropause se produisent généralement entre 40 et 55 ans, mais peuvent prendre place aussi tôt que 30 ans ou aussi tard que 65 ans. On l'appelle aussi le retour d'âge, le climatère, le démon du midi, la ménopause masculine ou la viropause. Certains médecins parlent plutôt d’un syndrome d’hypogonadisme acquis, référant ainsi à la baisse de production des hormones sexuelles.
L’homme : un être solitaire
Peu d'hommes aiment parler de ce qui les préoccupe ; l'homme est un être plus solitaire et secret que sa compagne. Il n'ose pas admettre ses faiblesses ou erreurs, encore moins qu'il a l'impression de « décliner » : il est plus masculin de souffrir en silence que d'admettre que quelque chose ne va pas. C'est probablement la raison pour laquelle l'étude de l'andropause commence à peine.
C'est aussi pourquoi beaucoup d'hommes se sentent si seuls durant cette période. L'andropause se vit généralement de façon cachée. Plusieurs s'imaginent que celle-ci annonce la fin de leur vie active et sexuelle et qu'ils doivent maintenant se préparer au vieillissement et à la mort imminente. L'andropause constitue pour l’homme une dernière chance de prendre enfin sa santé en main. Si l’homme connaissait son corps autant que la mécanique de son automobile, il vivrait probablement plus vieux et en meilleure santé.
L’andropause : une ménopause masculine?
Trois millions de Canadiens de 40 à 55 ans vivent actuellement leur andropause; ce chiffre doublera d'ici 25 ans. L'espérance moyenne de vie ne dépassait pas 35 ans au Moyen Âge et 50 ans à la fin du XIXe siècle. Les biologistes chercheurs en longévité nous prédisent 120 ans au milieu du XXIe siècle. Nous sommes les premières générations à vivre une andropause et une post-andropause.
Quoiqu’il existe chez l’homme des symptômes physiques et psychologiques analogues à ceux de la ménopause, on ne peut dire que l’andropause soit l’équivalent de la ménopause pour plusieurs raisons énumérées dans le tableau ci-contre. Le stress, la fatigue professionnelle, la perte d’intérêt pour la partenaire, l’émergence de conflits psychiques, les effets secondaires de médicaments, le début d’une dépression…, plutôt qu’un chambardement hormonal important, sont plus souvent la principale source des changements et symptômes qu’on observe chez l’homme vieillissant.
MÉNOPAUSE vs ANDROPAUSE
Concentré entre 45 et 55 ans – Évolue entre 35 et 65 ans
Changement hormonal radical – Changement hormonal progressif
Perte de la capacité de reproduction – Conserve sa capacité de reproduction
Symptômes plus ou moins intenses – Symptômes présents ou absents
Causes physiologiques – Causes psychophysiologiques
Andropause et couple
L’andropause affecte la vie du couple, l’homme devenant moins entreprenant au moment où sa partenaire commence elle aussi à se sentir vieillir et souvent moins désirable; les réactions de l’un des partenaires accentuent les réactions de l’autre, créant ainsi un cercle vicieux et un fossé d’incompréhension entre les deux conjoints.
L’andropause provoque un questionnement existentiel. Impossible de préserver une jeunesse éternelle : l’homme doit se préparer à son nouveau rôle en tant que personne plus âgée que les autres. Deviendra-t-il un gardien de la sagesse et un modèle de vie épanouie pour la jeunesse ou paniquera-t-il en tentant de retenir le temps qui file?