Stéphane décide d’amener jouer son père, un retraité, au golf. L'homme dans la quarantaine n’est pas très doué, mais il sait que ça fera plaisir à son papa. De toute façon, ça fait tellement longtemps qu’ils n’ont pas passé une journée seuls, juste tous les deux.
À leur arrivée, ils discutent de tout et de rien. Puis, après quelques trous, Stéphane commence à aborder des sujets plus sérieux et personnels, comme l’ancien emploi de son père dans un centre de recherche ou encore la mort de son petit frère.
Si, au début, son paternel élude les questions, il va finalement accepter par y répondre sans d’abord éprouver un léger malaise. Cette journée de golf, qui s’annonçait banale, deviendra tant pour Stéphane et son père, une des journées les plus importantes de leur vie…
Bien plus qu’une « simple » BD sur le golf
Lorsque j’ai vu pour la première fois Le 7e vert, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je pensais qu’il s’agissait d’une « simple » bande dessinée sur le golf. N’étant pas trop amateur de ce sport, j’avais commencé ma lecture à reculons. Mais c’était mal connaitre Paul Bordeleau!
Le golf n’est en réalité qu’un prétexte pour raconter une histoire touchante d’un fils qui tente juste de se rapprocher de son papa. La simplicité des personnages, lesquels rappellent un peu ceux de la série Paul de Michel Rabagliati, rend le récit incroyablement crédible. On y croit vraiment.
C’est vrai, le rythme de Le 7e vert est plutôt lent. Je ne crois pas toutefois qu’il s’agisse d’un défaut. Je dirais même que lire cet album a un effet reposant. À un certain moment, on a l’impression que le temps est presque suspendu. Tout comme les protagonistes, on ne veut pas que cette journée finisse.
Un dessin « feutré »
Bien que le récit se déroule sur un terrain de golf, l’auteur originaire de Grande-Rivière en Gaspésie évite la redondance visuelle. Comment? Notamment en jouant avec les nuances. Tantôt le dessin baigne dans les couleurs chaudes, tantôt dans les couleurs froides.
En fait, il y a souvent un lien entre les teintes des couleurs et les émotions vécues par les protagonistes. Le procédé n’est pas révolutionnaire, mais, étant bien maitrisé ici, il aide à renforcer le sentiment d’immersion.
Les plans et les angles de caméra aident aussi à s’immerger dans l’univers de Le 7e vert. En contemplant les cases, on a parfois le sentiment d’être un petit oiseau perché sur un arbre qui assiste à une scène qu’il ne devrait pas forcément voir.
Verdict
Il ne faut absolument pas se fier à la couverture de Le 7e vert. Magnifiquement illustré, le dernier opus de Paul Bordeleau est en réalité un album d’une sincérité désarmante. Que l'on soit amateur de golf ou non, il est difficile de ne pas éprouver de l'affection pour cette histoire.
La Pastèque
Cote : 4 étoiles sur 5