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Le camp de base de l’Everest, 1er épisode

2005 camp de base de l’Everest, Ã©pisode 1
Pourquoi le trek au camp de base de l’Everest? Comme vous l’avez constaté en lisant « Mes expériences de trekking », ce n’était pas mon premier trek. Mais comme j’arrivais à l’aube de mes 50 ans, il n’y avait plus de temps à perdre. Je voulais faire le trek le plus élevé du monde. Les démarches furent plus longues que prévu. On se rappelle que, en 2004-2005, le Népal était aux prises politiquement avec les maoïstes. Donc, avoir le visa de départ n’était pas trop encouragé par l’ambassade du Canada. Finalement, c’est à 51 ans, le 7 avril 2005, que j’ai pu quitter Québec. Gilles, Marius (mes compagnons d’entraînement) et moi, nous partions après six mois de préparation logistique. Il n’était nullement question de partir avec une organisation de voyage, de porteurs et autre. Nous y allions que par nous-mêmes, suivant nos recherches sur le Web. Québec–Montréal–Londres–Abu Dhabi–Katmandou + 11 h de décalage… Ouf! Trois jours à Katmandou sont essentiels pour reprendre la forme. De plus, il y a tant à voir dans cette cité glorieuse (Kantipur). Notre hôtel, Katmandu Guest House, est un passage obligé. Un classique bien situé au cÅ“ur de Thamel (quartier touristique et commercial). On trouve de tout : équipements, cartes, billets d’avion pour Lukla, etc. En prime : bars, restaurants locaux et de cuisine internationale, terrasses, massages, en plus du sourire et de la gentillesse des Népalais. On apprend rapidement à dire : « Namaste » (bonne journée).

Je connaissais Katmandou pour y avoir séjourné une semaine en 1992 lors d’un autre voyage. La revoir m’enthousiasmait beaucoup. Cette ville, c’est le bordel de la circulation et du tintamarre, mais tout y est facile et il n’y a qu’à demander pour recevoir un OUI ! avec le sourire. Pour voir la surprise de mes deux compagnons (leur premier voyage en Asie), première étape : Bouthanath, une des cités du bouddhisme les plus sacrées du Népal. Cette immense Stupa domine l’horizon. On dit même qu’elle est l’une des plus importantes au monde. L’afflux de réfugiés tibétains dans la vallée de Katmandou a créé ce quartier, qui est presque uniquement bouddhiste. C’est stupéfiant de les voir circuler en costume traditionnel dans ce grand cercle, tout autour de la Stupa, de les voir prier et de voir les circumambulations si typiques aux Tibétains lorsqu’une fois dans leur vie, ils doivent se rendre vers le Barkor du Jokhang à Lhassa (Tibet). Dans ce décor, on a l’impression que la lumière divine nous frappe. Notre cerveau réagit à ces images irréelles. Soudain, quelques um mani padme hum, en tournant les multiples moulins à prière, s’exécutent automatiquement. On n’est même pas surpris de ce comportement. Il y a la surprise de voir hindous et bouddhistes se côtoyer avec respect. Catholiques et protestants (Irlande), islamistes et juifs (Palestine), chiites et sunnites (Irak), et bien d’autres auraient beaucoup à apprendre en venant y faire un tour. Puis, Durbar Square, ancienne cité impériale située au cÅ“ur du vieux Katmandou. C’est un rassemblement de temples dédiés aux dieux et divinités hindouistes : Shiva, Vishnu, Ganesh et autres. Lorsqu’on réussit à se défaire des nombreux vendeurs ambulants et insistants, cette place est exceptionnelle. Pas surprenant qu’elle soit un site du patrimoine mondial.

Le lendemain, Pashupatinath : autre lieu saint de l’hindouisme répertorié sur la liste du patrimoine mondial. Le plus ancien temple hindou de Katmandou. Il est situé au bord de la rivière Bagmati, confluent du Gange, si sacré aux yeux des hindous. Il faut y passer la journée et, par respect, y aller doucement avec les photos. Nous sommes à des années-lumière de nos rites d’enterrement. Assister à une cérémonie de crémation nous fait prendre conscience que l’on n’est que poussière ou cendre! C’est cette espèce de sérénité qui nous touche : pas de pleurs, d’hystérie ni de comportements déplacés. C’est leur karma.

Le grand jour est arrivé… le vol vers Lukla. Je dois le qualifier de vol époustouflant. Cœur sensible, s’abstenir. Nous volons dans un avion de type Twin Otter avec ±15 passagers à son bord. Au bout d’une quarantaine de minutes, nous pénétrons dans un corridor vertical et, de chaque côté, un mur de montagnes. Notre petite libellule qui sert d’avion subit les caprices des changements de pression atmosphérique. On monte, on descend, je me demande si le pilote a encore le contrôle. J’avais déjà connu la peur en avion; cette fois, c’est l’épouvante! Devant nous, la piste d’atterrissage, impossible, c’est trop petit. Il faut faire confiance, mais je récite quand même mes trois «Je vous salue Marie » ! L’avion touche le sol, une fois, deux fois, trois fois, puis on roule. Je freine avec mes deux pieds et tout s’arrête. Un seul mot : OUF!! Et finalement, je n’ai pas eu peur!!!!

À suivre…

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