Un nouveau poste
Marc Tourneuil (Gad Elmaleh) se fait nommer en urgence président de la banque Phénix. L’ancien président souffre d’un cancer des testicules et ne peut plus exercer ses fonctions. N’étant pas dupe, Marc sait qu’il est assis sur un siège éjectable. Il a beaucoup d’ennemis dans le milieu et plusieurs sont prêts à tout pour le sortir du système et prendre sa place.
Pour rester en poste, Marc va devoir forger des alliances et trahir ses plus fidèles collaborateurs. Il va devoir aussi se battre contre l’offensive de puissants investisseurs américains qui souhaitent s’emparer de la banque.
Un anti-héros
Marc Tourneuil n’a rien d’un personnage attachant. Il ne pense qu’à son petit bonheur et se préoccupe des intérêts des autres que lorsque ça fait son affaire. Comme ses collègues banquiers, il ne semble motivé que par une seule chose : l’appât du gain. L’argent est tout-puissant et tous veulent s’enrichir à tout prix, et ce, même si on doit mettre à la rue 10 000 salariés.
Malheureusement, peu de personnages sont recommandables dans Le Capital. La plupart sont sans scrupules et se préoccupent bien peu des questions éthiques ou morales; tant qu’ils peuvent recevoir un plus gros chèque à la fin de l’année. En fait, il n’y a que Maud Baron (Céline Sallette), une employée de la succursale anglaise, qui semble vraiment vertueuse.
Les autres personnages qui tournent autour du monde des finances ne sont pas non plus parmi les plus respectables. Je pense notamment à Nassim (Liya Kebede), une top-modèle qui tourne autour de Marc et dont les intentions ne sont pas claires. Est-elle un appât? Veut-elle son argent?
Le Capital se positionne donc plus comme une critique du système financier actuel et tente ni plus ni moins d’expliquer, sans entrer dans les détails (même si on fait référence ici et là à plusieurs termes financiers qu’un public néophyte ne comprendra pas), les raisons de la crise financière. Il semble d'ailleurs que les principaux responsables soient les dirigeants qui semblent prendre tout cela comme un vulgaire jeu (la réplique finale de Marc vient nous le rappeler brillamment).
Je n’ai jamais travaillé dans une grande banque européenne, je ne peux donc pas savoir si ça se passe réellement comme cela. Cependant, je trouvais parfois que c’était un peu trop gros. J’aurais aimé voir un peu plus de finesse.
Il y a aussi certaines relations qui auraient eu besoin d’être étoffées comme celle entre Marc et Nassim. Il joue au chat et à la souris avec elle en la pourchassant aux quatre coins du monde, pour finalement mettre fin à sa « liaison » d’une manière plutôt ridicule.
Le personnage principal fait l’objet également d’une conspiration visant à le renvoyer de son poste, tout en lui faisant porter le chapeau des mauvais résultats de sa banque. Il va découvrir le plan de ses ennemis et le retourner contre eux.
L’idée était bonne puisqu’elle apportait un peu de suspense au récit, mais, à mon humble avis, le dénouement est un peu trop simple. Il réussit à piéger ces milliardaires sans la moindre difficulté, comme s’il s’agissait de novices.
Verdict
En bref, nous ne pouvons que féliciter Costa-Gavras de s’être attaqué au système financier. Toutefois, on aurait aimé voir un peu plus de raffinement dans Le Capital pour vraiment y croire.
Cote : 3 étoiles sur 5.
Le Capital prend l'affiche le 31 janvier 2014.