« Vas-y Rej, pars-moi la toune! », nous lançait Jean-Marc Parent à l’époque de la folie collective de L’Heure JMP. C’était en 1997 à TQS, il me semble, si ma mémoire ne me joue pas de tours. Cette émission battait des records d’écoute et coûtait une fortune aux Québécois qui faisaient flasher leurs lumières tous en chÅ“ur d’un bout à l’autre de la province. Pas certain que c’était l’idée du siècle; d’ailleurs, l’émission ne s’est pas attirée que des éloges, même s’il s’agissait d’un succès populaire et rassembleur le temps que ça a duré. Toutefois, une chose dont on se souvient, c’est que l’émission était soutenue musicalement par un band qui était assez solide merci : le Mercedes Band.
Des reprises… ou des covers 🙂
Pendant l’émission, les gars se lançaient dans des interprétations de classiques du rock, des covers principalement dans la langue de l’oncle Sam, et ça marchait bien. Ils ont enregistré des disques et ont eu un succès à la radio, en français, avec la reprise de Laisse-moi t’aimer de Mike Brant, jouée de façon pas mal plus musclée. Il y a eu un autre album et depuis, la mercedes était mise au rancart. Ce qui ressortait surtout à l’époque, c’était le talent indéniable du guitariste Réjean Lachance, mais aussi la puissance de la voix d’Alain Couture. Rappelons-nous cependant qu’à l’époque, les reprises, c’était davantage l’affaire des « groupes de garages » et ce n’était pas encore autant prisé que maintenant. Il aurait sûrement été très difficile pour le groupe de se trouver une maison de disques pour le soutenir une fois l’aventure de L’Heure JMP terminée.
Toujours des reprises… ou des covers!
Ils reviennent, 15 ans plus tard, pour nous présenter un disque de 11 titres : 11 reprises de classiques des années 70 et 80, mais dans une forme très rock, pas mal plus rock que certains originaux même. La différence est que, cette fois, le fait d’arriver avec des reprises passe la rampe, mais ne surprend guerre.
Le choix de leurs chansons est un mélange de valeurs sûres et de certains risques. Que le groupe reprenne du Zeppelin, Pink Floyd, Boston ou Aerosmith, on pouvait s’y en attendre. Qu’il ose transformer Michael Sambello, qu’il se farcisse une ballade de Phil Collins à sa façon ou insère un morceau de Piaf dans tout ça, c’est plus risqué. De toute façon, lorsqu’on fait un album complet de reprises, il y aura forcément des comparaisons, des bons et moins bons moments.
En toute franchise, ce que j’aime, c’est que les gars ont pris des risques, payants ou pas. Ce que j’aime moins, c’est qu’ils se la jouent trop safe, même si les reprises sont de qualité. Je ne trouve pas ça personnellement original d’entendre un groupe rock refaire des Doobie Brothers, du Foreigner comme trop de groupes le font.
Ils carburent au super…
L’album commence avec Maniac, ça dépeigne, ça graffigne, c’est une ouverture vraiment intéressante. Une autre qui frappe fort, c’est Rebell Yell de Billy Idol… wow! Smokin‘ de Boston est intense, tout comme Long Cool Woman des Hollies.
… et à l’ordinaire…
Dream On d’Aerosmith, pas facile, malgré toute la bonne volonté du monde. Against All Odds de Phil Collins était une bonne idée, mais le piano nous manque, Waiting For a Girl Like You est moins sentie. Pour le reste, amateurs de rock classique, vous y trouverez assurément votre compte.
Du talent
Oui, ils en ont, il n’y a aucun doute. Ce disque tournera chez vous et le beau-frère arrivera dans le salon bière à la main en vous demandant ce que c’est parce qu’il aime ça. Nul doute non plus que sur scène, ça va déménager. Pour ceux qui veulent du bon temps, du bon vieux rock, le Mercedes Band livre la marchandise. Pour sortir des sentiers battus, pas tout à fait, mais il y a une route qui s’ouvre droit devant!
Welcome back boys!
Note : 7 sur 10