Nous retrouvons Robert Morane alors qu’il est lieutenant français. On devrait plutôt dire ancien lieutenant, car il a récemment été renvoyé de l’armée. En effet, durant une mission de l’ONU au Nigéria, alors qu’il était un Casque bleu, il a désobéi aux ordres directs de ses supérieurs pour venir en aide à une famille qui se faisait attaquer.
Ce que Morane ne savait pas à l’époque, c’est que ces gens étaient des personnes très influentes dans le pays. En fait, grâce à son intervention, Kanem Oussman, l’un des membres de cette famille, a pu devenir le nouveau président du Nigéria.
Se sentant redevable envers son bon samaritain, le politicien a fini par lui offrir un emploi de choix. À titre de conseiller, l’ancien soldat doit maintenant l’aider à faire entrer son pays dans le 21e siècle.
Le président mise d’abord sur l’éducation. Et pour y arriver, il vient de conclure une entente avec une entreprise française qui produit des espèces de casques qui peuvent télécharger dans la tête des gens toutes sortes d’informations. C'est presque trop beau pour être vrai…
Tout comme dans les nouveaux Star Wars ou Corto Maltese, les attentes des fans étaient très élevées. Et ça se comprend. Bob Morane a accompagné beaucoup de lecteurs durant leur enfance et leur adolescence.
Personnellement, je n’avais pas trop grandi avec ce héros (c’est plutôt la génération avant moi). Je connaissais le personnage de nom, mais je n’avais jamais vraiment lu d’album ou de roman le mettant en vedette. J’étais donc très enthousiaste de pouvoir enfin le découvrir.
C’est Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray qui ont eu la lourde tâche de ressusciter Morane. Ils y signent une aventure moderne et grandement inspirée de l’actualité. Ils y ont ajouté une petite touche de science-fiction qui sied bien à l’œuvre.
Morane est un homme posé. J'avoue que je m'attendais à l'inverse. Il est montré comme un héros intelligent et humain. C'est vrai, il est parfois un peu détaché. Mais bon. On est encore dans le début de la série. Les auteurs ont le temps de corriger le tir.
Le récit est pour sa part habilement construit. La première planche, avec cette importante scène de procès, nous interpelle. Nous avons l’impression d’être dans un grand film. Après cette longue mise en contexte, le scénario devient plus calme pour enchainer vers une finale explosive qui nous donne envie de nous procurer la suite.
Visuellement, Les Terres Rares nous proposent des environnements variés. On ne s’ennuie pas une seconde. La force de Dimitri Armand (Sykes), le dessinateur, est les visages. Il suffit de regarder la couverture pour s’en convaincre.
Mais quelle couverture! J’aimerais bien mettre la main sur l’original pour l’afficher dans l'endroit le plus visible de mon domicile. Je passerais ma journée à contempler cette oeuvre d'art!
Verdict
Pas toujours facile de ressusciter un héros, surtout lorsqu’il s’agit de Bob Morane. Bien sûr, les auteurs n’ont pu faire plaisir à tous les fans. C’était impossible. Par contre, je pense qu’il faut leur laisser leur chance. Personnellement, en tant que nouveau lecteur, ce premier contact avec la légende m’a plu. J’ai déjà hâte d’avoir entre les mains la suite!
Bob Morane Renaissance 1 – Les Terres Rares
Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray (scénario) et Dimitri Arman (dessin)
Cote : 3,75 étoiles sur 5.