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Le trou de la zone : une excellente surprise en ce début de printemps!

Dans ce monde anthropomorphiste, nous suivons les aventures d’Argos, un jeune cochon qui voit son quotidien banal changé lorsqu’il apprend que la fin du monde est proche. Et comme si ça n’allait pas assez mal, la région dans laquelle il habite est à court d’eau! Même les poissons ne savent plus où se mettre.

Avec l’aide de quelques amis, dont un couple composé d’un cheval vantard et d’une vache qui pète tout le temps, Argos va tenter de trouver un refuge qui pourrait combler leur soif. Le petit groupe ne sera toutefois pas au bout de leur peine quand ils vont tomber sur un camp de réfugiés. 

Une BD faussement innocente

Ce qui est fascinant avec Le trou de la zone, c’est qu’il commence vraiment comme un album pour les enfants. Le dessin est simple (mais élégants) et les dialogues sont presque banals. On se demande même où l’auteure va nous mener.

Puis, quand on apprend pour la sécheresse, le ton commence à changer. Les quelques paroles échangées entre les protagonistes deviennent soudainement remplies de doubles sens. Elles ne sont plus aussi « gentilles ». Les personnages ne sont plus aussi inoffensifs et commencent à aborder des problèmes environnementaux très actuels. 

En même temps, l’album conserve, de la première à la dernière case, son délicieux sens de l’humour. Si au début, les blagues sont dignes du primaire, elles gagnent en intelligence et en subtilité à mesure que l’on progresse dans l’intrigue.

Le meilleur exemple est celui où Argos rencontre, vers le milieu de l’album, un couple de Pandas réfugiés s’étant évadés de leur zoo. Le mâle et la femme expliquent pourquoi ils refusaient de s’accoupler lorsqu’ils étaient en cage (comme vous savez peut-être, les chercheurs ont longtemps eu de la difficulté à faire accoupler les pandas en captivité). Sérieusement, je n’ai jamais entendu une explication aussi intelligente et drôle à la fois! 

Et c’est comme ça jusqu’à la toute fin. Le trou de la zone se présente, en effet, comme un formidable crescendo qui ne cesse de nous surprendre page après page. Nos attentes, toujours plus grandes, sont chaque fois entièrement comblées. 

Le pire c’est que même si cette BD monte constamment en intensité, elle sait demeurer cohérente. Julie M. ne s’écarte jamais de son univers coloré. Certes, il se transforme, mais cette évolution nous semble des plus naturelle.

Verdict

Le trou de la zone est une très bonne surprise en ce début de printemps. Avec un humour parfois grinçant, il illustre brillamment les conséquences concrètes des gestes des humains sur les animaux et leurs environnements. Tout comme moi, vous serez certainement bouche bée après votre lecture. 

 

Le trou de la zone 

Julie M.

96 pages

Akileos 

 

Cote : 4,5 étoiles sur 5

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