On dirait parfois que la musique électronique, ce n’est pas quelque chose de rassembleur en soi. Il faut nécessairement s’associer à un sous-genre en particulier. À Québec, par exemple, dans la plupart des raves, on retrouve une salle hard et une salle psy-trance. Des fois, le rave en entier fait la promotion d’un seul sous-genre. À Montréal, ce n’est pas vraiment mieux; de ce côté, on va surtout jouer dans le psy et le house.
En amenant les gens à s’intéresser à un style en particulier, on ne favorise pas la communication ni l’acceptation des différences. D’autant plus qu’à la base, on vend les raves comme des endroits où justement les gens ne sont pas jugés, contrairement à la vie en général. Cependant, on va vous amener, indirectement, à aimer une sorte de musique en particulier, et à rencontrer des gens qui aiment aussi ce style. Une fois que vous avez choisi votre clan, les chances que vous vous dirigiez vers l’autre salle sont assez faibles. Il semble qu’il y ait des gens qui ont mal compris le terme « Unity » dans l’acronyme PLUR (Peace, Love, Unity, Respect) quand ils ont décidé que le meilleur, c’est de diviser les gens en deux cliques distinctes. Ce qui m’a marqué le plus la seule fois que j’ai ravé à New York, c’est que dans les évènements, il n’y a qu’une seule grosse salle avec plusieurs styles différents et personne ne s’en offusque. Et vous savez quoi? Ce rave transpirait le PLUR!
En plus, comme si ce n’était pas assez, on remarque du snobisme carrément au plan des sous-genres! J’ai déjà rencontré des gens qui se disaient amateurs de psy-trance, cependant le full-on (un genre de psy-trance), ça non, c’est trop commercial pour eux, ils n’aiment pas! Dans le hard, ce n’est pas beaucoup mieux! On a des gens qui aiment uniquement le gabber (ou mainstream hardcore), le UK/happy hardcore n’étant pas assez hard pour eux. Est-ce qu’on peut arrêter de niaiser sur des affaires de genre et juste apprécier la musique? Soyons bien francs, le fait que quelques-uns pensent que le full-on ce n’est pas du « vrai » psy-trance, on s’en contrefout! C’est encore plus dérangeant quand on impose cette vision sclérosée dans l’organisation des raves. Il y a des sous-genres qu’on ne voit jamais dans les raves parce que les promoteurs ou même les DJ décident de partager, inconsciemment, leur vision élitiste de ce qui est de la vraie musique ou non.
Souvent, les promoteurs ont peur de faire quelque chose de nouveau; ils y vont avec ce qui « marche le mieux » et oublient les dernières tendances. Le house et le hardcore c’est bien, mais pourrait-on laisser une place à d’autres styles? L’électro est très fort ces temps-ci et on semble l’oublier continuellement dans les « gros évènements ». Heureusement, on voit des plus petits évènements qui profitent de la vague et qui nous en proposent. Également, est-ce que quelqu’un va m’expliquer quand est-ce qu’on va avoir du freeform dans un rave? À chaque évènement, on voit des gens en demander, mais on préfère toujours faire la promotion des mêmes styles de hardcore. La seule fois que j’ai vu du freeform, c’était du dark freeform par Alek Száhala à Black Light 2010. Ça fait un bout! Ce serait bien de proposer du nouveau une fois de temps en temps.
Heureusement, il y a une « nouvelle garde » de promoteurs, de DJ et de ravers qui n’ont pas peur d’innover et qui représentent davantage l’essence même du PLUR. On voit des évènements qui nous proposent une seule salle et plusieurs styles différents dans la même soirée. Oui, certaines personnes ne sont pas contentes, mais ça permet de rassembler les gens. L’important, c’est d’unir les gens autour de la musique, de fêter ce qui nous rassemble et d’accepter les goûts de chacun! Le but n’est surtout pas d’essayer de répondre aux 1001 caprices d’une clientèle minoritaire et snob.
La photo est purement aléatoire et n’a pas de lien avec le texte!