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Depuis la campagne 2013-2014, le Tricolore n’avait pu faire mieux en avantage numérique que le 19e rang du circuit Bettman, avec une efficacité moyenne de 16,6%. La saison dernière, le retour de Kirk Muller au sein du groupe d’entraîneurs du CH a permis à la formation de compiler un dossier de 19,7%, lui conférant le 13e échelon de la LNH à ce chapitre.
Historiquement, Claude Julien n’est pas en des pilotes de la LNH qui peut miser sur une grande productivité de ses unités de supériorité numérique. En observant les chiffres du site SportingCharts.com, son ancienne équipe, les Bruins de Boston n’ont pu faire mieux qu’une efficacité moyenne de 18,3% depuis la saison 2010-2009 jusqu’à son congédiement le printemps dernier.
Ce qui pourrait aider le CH – ainsi que Julien – la saison prochaine, c’est la préférence de ce dernier pour un système 1-3-1 dans cette situation de jeu.
Trois athlètes qui évoluaient régulièrement avec l’avantage d’un homme l’an dernier ont quitté : Nathan Beaulieu, Andrei Markov et Alexander Radulov…
Tandis que deux nouveaux visages dignes de mention se sont ajoutés à l’alignement : Jonathan Drouin et Mark Streit.
Bien évidemment, les chiffres compilés par mon collègue Éric Martel du DansLesCoulisses.com sont à prendre avec bémol, puisque ceux-ci ont été enregistrés avec des formations différentes.
Observons les meilleurs candidats, tant en attaque qu’à la ligne bleue, qui seront considérés par le groupe d’entraîneurs pour former les deux unités de supériorité numérique en 2017-2018.
Les attaquants
5) Charles Hudon
Le Québécois de 23 ans n’est pas assuré d’amorcer la prochaine saison avec le Canadien, mais il semble tout de même avoir une longueur d’avance sur les autres jeunes espoirs de l’organisation.
Après quatre saisons dans la Ligue américaine, Hudon revendique 19 buts en avantage numérique, dont 16 lors des deux dernières campagnes.
S’il parvient à gagner la confiance de Claude Julien, il sera assurément utilisé à 5 contre 4.
Il pourrait même remplir une partie du rôle qui revenait à Alexander Radulov l’an passé…
Fort d’une récolte de 4 points en 6 matchs dans la LNH en carrière, nul doute qu’Hudon peut produire dans la grande ligue, reste à savoir s’il peut démontrer la constance nécessaire pour se forger un poste à Montréal cet hiver!
4) Brendan Gallagher
Gallagher a connu une baisse de régime au cours de la saison 2016-2017, en grande partie suite à sa blessure à la main gauche.
Après trois saisons de 40 points, il n’est pas parvenu à atteindre le plateau de 30 points, plafonnant à 29 points. Il a été relégué au 3e trio plus souvent qu’à son tour, surtout vu la qualité des ailiers du CH la saison passée!
S’il revient en pleine possession de ses moyens – et de ses mains! – Gallagher retrouvera son poste au sein du top6 offensif de son équipe. Et il sera présent sur la glace avec l’avantage d’un homme.
3) Alex Galchenyuk
Les 54 points déjà amassés en supériorité numérique en carrière par Galchenyuk lui assurent un poste régulier dans cette situation de jeu la saison prochaine.
Son apport de 15 points en avantage en 2016-2017 ne peut que s’améliorer, lui qui a également connu un passage à vide l’hiver dernier après avoir été ralenti par une blessure.
Si Galchenyuk est employé au centre du premier trio, avec Jonathan Drouin et Max Pacioretty, il pourrait être en mesure de récolter 70 points, dont une grande partie à 5 contre 4.
2) Artturi Lehkonen
Le jeune Finlandais a connu une éclosion surprenante à sa première saison dans la LNH, et si l’on revoit le même Lehkonen qu’en fin de calendrier et en séries, sa seconde s’annonce tout aussi impressionnante!
Après avoir amassé 4 points en avantage numérique en 2016-2017, malgré une utilisation très sporadique, il devrait obtenir un poste régulier sur la seconde unité de 5.
Lehkonen est excellent pour distribuer la rondelle et il possède un tir exceptionnellement vif.
En le plaçant à la pointe sur la deuxième vague, ses qualités pourraient doter le Canadien d’une force de frappe supplémentaire, en plus de favoriser son propre développement.
1) Jonathan Drouin
Le jeune Québécois acquis cet été aura évidemment un impact immense sur l’avantage numérique.
Depuis ses débuts avec Tampa Bay, presque un tiers de sa production offensive – 34 points sur 95 – a été enregistrée lorsqu’un joueur adverse était au cachot.
Il a récolté 17 passes uniquement l’a passé alors qu’il évoluait dans cette phase de jeu, il sera capable d’alimenter Pacioretty et Galchenyuk, deux athlètes qui possèdent des lancers puissants et précis.
Drouin possède la créativité, le talent pur et un instinct offensif hors du commun, des atouts qui pourraient lui permettre de s’imposer comme l’un des spécialistes de la LNH en supériorité dès la prochaine campagne!
Il faut également prendre en compte les vétérans Pacioretty, Tomas Plekanec et Ales Hemsky, qui totalisent respectivement 97, 178 et 211 points en avantage numérique en carrière.
Du groupe, Hemsky représente tout de même un immense point d’interrogation. Toutefois, si Bergevin lui a offert un contrat, c’est que le DG montréalais a une certaine confiance en lui. Son expérience vaut son pesant d’or, et si le Tchèque obtient du temps de glace de qualité, ce sera probablement en avantage numérique.
Les défenseurs
À la ligne bleue, Alex Emelin, Beaulieu et principalement Markov ne seront pas de retour.
18,39% des filets du CH la saison dernière ont été l’œuvre des arrières, soit le 5e plus haut total dans la LNH :
5) Jakub Jerabek
Le défenseur tchèque fera son entrée dans la LNH cet automne et personne ne sait vraiment à quoi s’attendre de lui…
Jerabek possède une solide réputation en ce qui concerne la production offensive, la saison passée il a récolté 34 points en 59 matchs, ce qui le plaçait au 5e rang des défenseurs de la KHL.
Avec Vityaz, il était l’un des rouages les plus importants de l’avantage numérique et à 26 ans, il semble avoir un potentiel respectable pour s’établir comme quart-arrière.
Il était la police d’assurance du directeur général pour pallier au départ d’Andrei Markov avant la signature de Mark Streit.
Son positionnement et sa capacité à appuyer l’attaque ont été vantés par l’ancien membre de la brigade défensive du CH, son compatriote Jaroslav Spacek.
Comme tous les hockeyeurs qui font leurs débuts en Amérique du Nord, Jerabek devra s’adapter aux patinoires nord-américaines, à la vitesse du jeu ainsi qu’à un mode de vie différent, mais il pourra compter sur la présence de Tomas Plekanec et Ales Hemsky à Montréal.
4) Jeff Petry
Petry est sous-estimé, ou plutôt le mal-aimé, pour plusieurs amateurs et experts. Par contre, il demeure une pierre angulaire au sein de la brigade défensive du Tricolore.
La saison dernière, le défenseur a connu sa meilleure année dans la LNH, 28 points, dont 8 filets, en 80 rencontres. Sept d’entre eux ont été récoltés avec l’avantage d’un homme.
En carrière, ce sont 27 points que Petry a accumulés en supériorité, ce qui le place derrière Shea Weber, Streit, et étonnamment David Schlemko (28 points) chez les arrières du CH.
Puisqu’il est le seul droitier, outre Weber, capable d’évoluer sur l’avantage numérique, son poste sur la deuxième unité de 5 est assuré.
3) Joe Morrow – David Schlemko
Nathan Beaulieu occupait un rôle avec le Canadien qu’il ne sera pas nécessairement facile de combler, lui qui avait accumulé autant de points que Markov lors de la dernière campagne.
Les acquisitions de Joe Morrow et David Schlemko se veulent des expériences peu coûteuses en ce sens de la part de Bergevin.
Morrow, qui fut sélectionné six échelons plus tard que Beaulieu à l’encan amateur de 2011, n’a que 24 ans. Il a connu un développement lent, mais représente encore un défenseur capable de s’établir de façon régulière dans la LNH.
Il n’a pris part qu’à 17 parties l’an dernier avec les Bruins et n’a jamais participé à plus de 33 rencontres en une campagne dans la LNH.
Mais deux de ses 9 maigres points amassés dans la LNH sont venus en supériorité.
Morrow a été brièvement dirigé par Claude Julien à Boston, l’entraîneur le connaît bien et il l’a probablement recommandé parce qu’il croit en son potentiel.
David Schlemko est considéré comme un arrière robuste d’abord et avant tout. Son ajout à la formation du CH est vu comme une addition pour combler la perte des coups d’épaule fournis dans le passé par Alex Emelin.
Le défenseur montre une fiche offensive peu garnie – 87 points en 360 matchs en carrière – mais 28 d’entre eux ont été enregistrés avec l’avantage d’un homme. Il pourrait donc représenter une option temporaire pour le Canadien, en dernier recours.
2) Mark Streit
Le défenseur helvète a fait sa carrière en supériorité numérique. Il vient au 8e rang des buteurs en supériorité numérique chez les défenseurs actifs de la LNH actuellement.
Ses 13 points en avantage en 2016-2017 avec les Flyers et les Penguins sont le même nombre que ceux récoltés par le capitaine du CH, Max Pacioretty.
La vision du jeu de Streit en zone offensive ne fait aucun doute, son rôle à égalité sera limité, mais il représente un athlète qui peut changer l’allure d’un match s’il est utilisé aux côtés de Weber sur l’attaque à cinq du Tricolore.
1) Shea Weber
Shea Weber est le 8e meilleur buteur en avantage numérique dans la LNH depuis les 5 dernières années. Avec le départ de Markov, il sera l’arme de prédilection à la pointe en supériorité pour Claude Julien.
Ses 209 points en carrière avec l’avantage d’un homme en font foi!
Plus de la moitié de sa récolte annuelle en 2016-2017 – 22 points sur 42 – a été amassée dans cette situation et le défenseur n’a pas montré de signes d’essoufflement, en étant aussi le plus productif de la brigade en éliminatoires.
Les projections d’alignement
En tenant compte des facteurs mentionnés jusqu’ici, on peut se lancer dans les prédictions et tenter d’établir l’allure des unités de cinq que formeront les entraîneurs en vue du premier match de la saison 2017-2018:
Première unité
Pacioretty – Galchenyuk – Drouin
Streit – Weber
Seconde unité
Hemsky – Plekanec – Gallagher
Lehkonen/Jerabek – Petry
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