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Les abdications de souverains célèbres

L’annonce surprise du pape Benoît XVI de renoncer à sa charge papale a eu l’effet d’une bombe à l’échelle planétaire et le mot est faible. Lorsqu’on parle d’un chef d’état qui démissionne, l’affaire est grosse. Mais dans le cas d’un personnage ayant la « dignité royale Â», comme l’est le pape, c’est encore plus spectaculaire. Voyons quelques cas célèbres d’abdication au fil des siècles.

Définition
Mais qu’est-ce qu’une « abdication Â»? Le dictionnaire Larousse nous dit que c’est : « renoncer à (une fonction, un pouvoir). Â» Ainsi, le terme est utilisé lorsqu’un roi ou une reine, par exemple, décide de ne plus être roi. Tout simplement! En fait, ce n’est pas si simple puisque la question de la succession, si elle n’est pas déjà prévue par la loi, comme par exemple dans le cas des papes qui sont élus par leurs pairs, se pose dans toute sa complexité.

À l’opposé, généralement, le successeur dynastique d’une royauté ou d’un empire est connu d’avance, déterminé par des lois très strictes afin d’éviter des guerres de succession au trône.

Ceux qui ne voulaient plus régner
Mais pourquoi quelqu’un qui dispose du si recherché pouvoir voudrait-il l’abandonner? Les raisons sont nombreuses autant que justifiables. D’abord, les conditions menant à une abdication sont souvent le résultat de troubles internes ou externes comme une guerre civile, une révolution ou une invasion. Napoléon 1er de France, Victor-Emmanuel III d’Italie et Nicolas II de Russie ont cédé le pouvoir pour ces raisons.

Puis, il y a les raisons plus personnelles, comme la santé et l’amour, qui ont déjà été invoquées. Charles Quint, empereur du Saint Empire germanique, un des monarques les plus puissants de son temps, abdiqua pour maladie entraînant le morcellement de cet immense empire. Benoît XVI invoque aussi l’incapacité à mener convenablement les affaires de l’État et de l’Église comme motif d’abdication. L’abdication la plus célèbre pour nous au pays fut sans doute celle du roi d’Angleterre (et du Canada), Édouard VIII en 1936, pour des raisons sentimentales! Il voulait épouser la riche Américaine, mais divorcée, Wallis Simpson. L’Église d’Angleterre n’acceptait pas le divorce, rendant impossible le mariage du souverain avec une femme mariée. Édouard VIII était l’oncle de la reine Élisabeth II…

Un choix éclairé
Bien que l’abdication soit une décision dramatique et finale, il n’en demeure pas moins que les effets souhaités sont d’éviter une situation pire qui est latente. Même si des circonstances dramatiques poussent des souverains à abdiquer, les derniers cas récents sont tout autres.

Depuis le début de l’année 2013, deux cas se sont déjà présentés : la reine Béatrix des Pays-Bas a abdiqué le 28 janvier dernier au profit de son fils aîné Willem-Alexander après 33 ans de règne. Elle ne serait pas malade, mais demeure affectée par de tristes événements ayant marqué la fin de son règne.

L’autre cas d’abdication (dans le cas d’un pape, on parle aussi de « renonciation Â» à sa dignité papale) est bien sûr Benoît XVI, premier pape à le faire en près de 600 ans! Dans son cas, ce choix est d’autant plus éclairé qu’il n’est pas seulement un chef d’État du Vatican (pouvoir temporel), mais il est aussi le chef de l’Église de Rome (pouvoir intemporel) qui est présente partout sur la planète. La portée de sa renonciation est d’autant plus significative puisqu’elle touche des fidèles de partout. Le pape n’est pas mort. Vive le pape quand même!

Liens :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abdication
http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/01/28/la-reine-beatrix-des-pays-bas-va-abdiquer_1823681_3214.html
http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/02/12/la-renonciation-de-benoit-xvi-pesera-sur-tous-ses-successeurs_1830731_3214.html

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