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Les barbiers : une affaire de gars!

De nos jours, garçons comme filles, lorsque la tignasse est trop longue ou épaisse, nous prenons rendez-vous chez le coiffeur ou la coiffeuse. Mais les plus vieux se rappelleront que les gars, dans un passé pas si lointain, allaient plutôt chez le barbier. Entrons donc dans le mystérieux et étonnant monde des barbiers, un métier noble, un monde de gars seulement.

Les barbiers et la médecine
Lorsque je disais que le monde des barbiers était étonnant, en préambule, ce n’est pas pour le fun. Vous serez sûrement surpris d’apprendre que le rôle du barbier, au Moyen Âge notamment, était plus large et complexe qu’il ne l’est aujourd’hui. En fait, rares étaient ceux qui maniaient avec adresse la lame et la lancette (ancêtre du bistouri), ce qui faisait des barbiers des gens très en demande pour effectuer, outre des rasages et des coupes de cheveux, des saignées, des arrachages de dents et de petites chirurgies! C’est pourquoi on les a appelés les barbiers chirurgiens pendant longtemps. 

Cette situation ne plaisait pas aux chirurgiens qui voyaient leur influence et leur clientèle diminuer à cause des barbiers. Donc, au XIIIe siècle, sous le règne de Saint Louis, un certain Jean Pitard fonde la Confrérie de Saint-Côme et de Saint-Damien afin de séparer les chirurgiens des barbiers en tant que professions distinctes. Il faudra attendre 1691 pour qu’un édit royal sépare ceux-ci dans les faits en France.

La mode apporta aussi une évolution dans la profession de barbier. On vit de plus en plus, sous le règne de Louis XIV, les barbiers-perruquiers en raison de la mode du port de la perruque qui dura plus de 150 ans.

Le poteau de barbier
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, devant chaque salon de barbier, il y a cet espèce de poteau tricolore spiralé qui tourne? Cette marque exclusive aux barbiers remonte elle aussi au Moyen Âge et est surtout présente dans les pays de traditions anglo-saxonnes. Ici, au Québec, nous avons également hérité de cette tradition, à titre d’ancienne colonie britannique.

D’abord, ces poteaux sont en principe bleu, entourés de bandes rouges et de bandes blanches. Le poteau bleu symbolise le bâton de bois que les patients devaient serrer dans la main afin de faire ressortir les veines du bras. Le rouge représente le sang d’une intervention et le blanc le bandage. N’ayez aucune crainte; les barbiers de nos jours ne pratiquent plus de saignées et vous ne sortirez pas avec des pansements!

Un milieu exclusivement masculin
Il n’y a pas grand-chose qui soit, encore aujourd’hui, une chasse-gardée de la gent masculine. Le barbier en est une pour des raisons évidentes : à part la femme à barbe, le port de celle-ci n’est pas très répandu chez les femmes… Pour bien des jeunes garçons qui ont fréquenté avec leur père un salon de barbier, la journée où le barbier te mettait de la mousse à barbe dans le visage et te rasait le menton ou les favoris était un vrai rite de passage de la condition de p’tit gars à celle d’homme. Moi, j’ai toujours des souvenirs de mon père qui m’amenait chez M. Labrecque, un barbier de l’est de Sherbrooke qui m’assoyait sur une planche pour que je sois assez grand sur sa chaise de barbier… et j’avais un suçon si j’étais fin! C’était notre sortie de gars!

Liens :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Barbier
http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article1257
 

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