J’ai eu le privilège de rencontrer Boucar Diouf lors du dernier Couscous Comedy Show à Montréal. Boucar prépare son nouveau spectacle et il est en rodage actuellement. Il nous a accordé une entrevue qui, je vous avoue, m’a pris de court. Un gars très intelligent, allumé, d’une grande générosité et surtout : très drôle. J’ai vraiment aimé Boucar. Vraiment brillant!! Wow!!
Ma grande surprise concerne ses connaissances en matière de sexualité des hommes et des femmes. Vous pourrez le constater lorsqu’il lancera son prochain spectacle. Pour le moment, je vous présente son entrevue ainsi qu’une biographie afin de mieux le connaître.
Biographie de Boucar Diouf :
Il est le sixième d’une famille de neuf enfants : six garçons et trois filles. Il est né et a grandi dans la province du Sine, le fief de l’ethnie sérère au Sénégal. Traditionnellement, les Sérères sont des éleveurs de zébus et des cultivateurs d’arachides. S’il a fait ses études supérieures, ce n’est pas qu’il voulait devenir chercheur, mais plutôt parce qu’il voulait se donner toutes les chances de ne pas cultiver des arachides. En effet, car comme on dit au Québec, cultiver des arachides, c’est travailler pour des peanuts.
Son père et sa mère ne sont jamais allés à l’école, mais son père avait des trucs pour l’intéresser aux études. Il le faisait tellement travailler dans les champs d’arachides que l’ouverture des classes lui semblait être le début des grandes vacances.
Jusqu’à l’âge de 15 ans, il a été berger. Il parcourait la savane pendant la saison des pluies avec les animaux à la recherche de pâturages. Cette vie de berger durait jusqu’à l’ouverture des classes et, même après la reprise des cours, il reprenait le bâton de berger pendant les jours de congé.
De la savane à la neige
Avant de venir au Canada, il a fait une maîtrise et une attestation d’études approfondies à la faculté des sciences de l’université de Dakar. Par la suite, il a obtenu une bourse pour réaliser un doctorat en océanographie au Québec. Il n’était pas le premier à quitter la famille pour les pays froids : son frère N’dane a obtenu son diplôme d’ingénieur en Tchécoslovaquie et un troisième cycle en Belgique. Avant son départ, Boucar a eu une semaine de cours intensifs sur le choc culturel et l’adaptation à la culture québécoise. Par contre, on avait omis de lui parler du choc thermique. Il a bien compris lorsqu’il a découvert l’hiver du Québec en robe africaine.
Un doctorat sur les adaptations au froid des poissons
Après avoir connu le choc thermique, il a commencé à se poser des questions sur l’hiver. Et plus il lisait sur le sujet, plus il s’intéressait à la physiologie de la résistance au froid chez les organismes ectothermes. Finalement, il a décidé de faire sa thèse de doctorat sur les adaptations au froid des poissons. C’est après avoir soutenu sa thèse, cinq ans plus tard, qu’il s’est posé la question fatale : « Qu’est-ce que tu vas faire avec une telle spécialisation au Sénégal où il fait quarante degrés à l’ombre? » L’histoire de sa vie.
Bonne vidéo et merci à Boucar pour son entrevue!
Biographie tirée de son site : http://www.boucar-diouf.com/