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Les figurines, ce monstre économique
Au départ, les figurines Skylanders devaient servir à fracasser la barrière entre le monde réel et celui du jeu vidéo en permettant d'interagir avec des jouets que l'on pouvait tenir dans ses mains. Comme tout effet de nouveauté, le concept a connu beaucoup de succès, beaucoup plus même que ses créateurs ne l'anticipaient. Non seulement Skylanders: Spyro's Adventure a-t-il généré des revenus en raison de sa qualité louangée par les critiques, mais on s'est arrachés les figurines interagissant avec le jeu. Le succès fut également au rendez-vous pour les opus suivants, créant ainsi un monstre vidéoludique ayant fait exploser les coffres d'Activision.
Constatant que ce concept pouvait à lui seul générer des milliards de dollars, Disney a décidé d'utiliser ses héros afin de développer Disney Infinity. Si le succès fut moindre que celui des Skylanders, les petites figurines à l'effigie des franchises de la firme ont permis elles aussi de générer des rentrées d'argent massives, petits et grands ayant été attirés par les Monstres Inc., Incroyables, Pirates des Caraïbes, héros de Marvel et compagnie.
Puis, l'automne dernier, ce fut au tour de Nintendo de se lancer dans la course en proposant les amiibo. Dans le temps de le dire, on s'est arrachés ces statuettes, beaucoup plus prisées comme objets de collection que comme figurines nécessaires dans le jeu Super Smash Bros. for Wii U.
Certaines sont rapidement devenues introuvables, faisant gonfler leur prix sur les sites de revente. Imaginez, des statuettes avec des défauts de fabrication (dont une Peach à laquelle il manquait les pieds) se sont mêmes vendues des centaines de dollars parce qu'elles étaient soi-disant rares! Le monstre économique frôle désormais la folie, voire le ridicule pour certains collectionneurs.
Des jouets qui finiront par se tuer d'eux-mêmes?
Voilà d'ailleurs où je veux en venir. L'industrie du jouet dans le jeu vidéo commence à devenir de plus en plus pathétique parce qu'elle génère en elle-même une folie de consommation ahurissante. Si je comprends l'attrait de ces figurines de qualité (surtout celles provenant de franchises connues comme Mario ou Disney), j'en viens à me demander si le phénomène ne finira pas par se tuer lui-même en décourageant les consommateurs.
Voyez-vous, en constatant que les jouets compatibles avec les jeux vidéo génèrent des revenus records d'année en année, rien ne pousse les fabricants à cesser d'en produire. Au contraire, on en retrouve de plus en plus sur les tablettes des magasins, créant d'ailleurs des maux de tête pour les gérants de ces derniers. Regardez la place qu'occupent maintenant les jouets de jeux vidéo dans la section de n'importe quelle boutique de jeux ou section de jeux vidéo d'une grande surface, c'est ahurissant.
Or, les compagnies ont aussi commencé à provoquer un effet de rareté en lançant des figurines en éditions limitées. Activision Blizzard a parti le bal l'automne dernier avec ses figurines légendaires pour Skylanders: Trap Team et voilà que Nintendo lancera des éditions argent et or de la prochaine édition de l'amiibo de Mario. Bien entendu, parce qu'elles sont limitées, on les vend à prix fort, une figurine pouvant coûter jusqu'à 30 $. Disons que ça commence à devenir cher pour des jouets qui, grosso modo, n'ont de spécial rien d'autre que leur esthétisme.
Je ne me leurre pas, je sais que ces figurines, qu'elles viennent d'Activision Blizzard, Disney, Nintendo ou autre, continueront de faire le bonheur des fabricants en générant beaucoup de billets verts. Or, à force d'en mettre sur le marché, je me demande si ce phénomène ne finira pas par se cannibaliser et se tuer par lui-même, un peu comme les jeux musicaux à la Guitar Hero et Rock Band il y a quelques années. La parution de jouets « supra cool en or » vendus au fort prix ne fait d'ailleurs que renforcer mon idée.
À un certain moment, les poches des consommateurs auront atteint le maximum de leur élasticité!