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Les Folies Bergère : la guerre dans toute sa folie

Les Folies Bergère, c’est le nom de la 17e compagnie d’infanterie française. Elle s’inspire d’un bar situé à Paris et visité par tous les soldats du front lorsqu’ils sont en permission. Pour ces soldats, qui ne sont en fait que de la chair à canon pour leurs supérieures, c’est un moyen de  garder le moral. 

Puis, un jour, les soldats doivent tuer l’un des leurs, le dénommé Rubinstein. Ce dernier aurait été accusé d’avoir assassiné son sergent qui lui aurait refusé une énième permission. Après avoir ouvert le feu, les camarades de Rubinstein se rendent compte que ce dernier est encore vivant. Il a résisté à une dizaine de coups de feu! C’est un miracle!

L’état-major dépêche alors un prêtre pour examiner cette affaire. L’homme de Dieu n’a aucune idée de ce qui aurait causé ça. Voyant qu’il est toujours debout après une deuxième exécution, les chefs de l’armée dépêchent un colonel pour juger de son cas. Mais qui est ce Rubinstein? L’envoyé de Dieu ou de Lucifer? 

Dans les oeuvres de fiction, la guerre est souvent glorifiée. Ça semble tellement génial de tenir un fusil et de tirer sur l’ennemi. Sauf que la guerre, c’est sale, dangereux et ça laisse des traces. C’est justement ce qu’essaient de nous montrer Porcel et Zidrou. Disons même qu’ils y arrivent très bien. 

Mais le thème le plus présent est sans aucun doute l’absurdité des conflits armés. Ce thème est présenté magnifiquement par ce pauvre soldat Rubinstein, qui est incapable de mourir. Par cet acte de défiance ultime, le fantassin nargue ses supérieurs qui se retrouvent alors impuissants. Imaginez ce qui se produirait si les soldats ne pouvaient plus mourir! Ce serait sûrement la fin de toutes les guerres! 

Pour sa part, le dessin, sombre comme la nuit, arrive sans problème à représenter cet univers kafkaïen. Bien des planches, par l’horreur qu’elles mettent en scène, semblent tout droit sortir d’un abominable cauchemar. La couverture, lourde de sens, est quant à elle, l’une des plus remarquables des derniers mois. Difficile d’en trouver une plus pétrifiante…

Verdict

Avec une force prodigieuse et redoutable, Les Folies Bergère illustrent l’horreur, la stupidité et l’inutilité de l’ensemble des guerres. Et je vous défie de ne pas avoir envie de dire cette phrase après y avoir lu le dernier phylactère : « Plus jamais la guerre! »

 

Les Folies Bergère

Porcel et Zidrou

92 pages

Dargaud

 

Cote : 4,5 étoiles sur 5

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