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À la maison, j’abaisse la lunette de la toilette, place mes vêtements sales dans le panier, fais la différence entre une serviette à mains et une serviette de bain. Comment? La réponse est fort simple : j’ai une blonde! Pas le choix d’apprendre rapidement à lâcher prise, sinon les discussions à prises de bec se multiplient et c’est malsain pour la vie de couple. En fait, elles croient que nous ne pourrions pas fonctionner sans leur calendrier « planning familial » à un millier de codes de couleurs, mais finalement, on le sait, on leur fait plaisir, tout simplement.
On dira peut-être que je n’ai pas de colonne? À ceux-ci, je répondrai que je choisis plutôt mes batailles. J’ai pour mon dire que le pouvoir réside dans les petites choses de la vie et moi, j’ai trouvé les miennes : les pitons!
Je viens de faire l’acquisition d’une toute nouvelle voiture. Première belle journée du printemps, ma blonde veut profiter de la brise lors d’une balade en voiture :
« Voyons, pourquoi je ne peux pas ouvrir ma fenêtre?
– Ah! c’est parce que je les ai verrouillées.
– Depuis quand on verrouille les fenêtres?
– J’sais pas trop là… t'sais… avec les enfants! Ok, c’est bon, maintenant tu peux ouvrir. »
Traduction : Façon pour moi d’exercer un certain contrôle sur mon environnement. Quand je suis derrière le volant, je suis le seul pilote de l’embarcation. Non mais c’est vrai! Si les concepteurs automobiles avaient voulu donner ce pouvoir aux copilotes, ils auraient ajouté cette fonction sur la porte côté passager. Tant que ce ne sera pas le cas, j’estime être le seul maître à bord.
« Euh… qu’est-ce que tu fais là?
– Ben je vais en profiter pour ouvrir le toit ouvrant. Est-ce qu’il y a un problème?
– Non, c’est correct, je voulais juste savoir »
Traduction : De cette façon, j’implante ma supériorité, mon rang hiérarchique du piton. La prochaine fois, elle me demandera probablement la permission avant d’entamer quelconque initiative se reportant aux pitons, MON domaine!
« Maman, est-ce que tu peux monter le volume de la radio s’il vous plaît?
– Oui, oui! »
Je m’empresse d’appuyer sur l’écran tactile.
Traduction : J’aime entendre le cliquetis du volume qui grimpe doucement. Comme JE l’entends, à MA manière!
À la maison, en écoutant nos émissions, ma blonde me demande :
« Est-ce que tu peux avancer les publicités? »
Il n’en fallait pas plus pour faire naître en moi l’esprit du coq dans une basse-cour. C’est d’une main virile que j’avance à « vitesse quatre flèches » de mon enregistreur numérique et m’arrête juste au bon moment. Ma blonde me lance ce regard, celui que j’imagine plein d’admiration… ce qui serait d’ailleurs tout à fait normal devant autant de prouesses! Pour conclure cette époustouflante prestation, je souffle sur la télécommande comme je l’aurais fait sur un revolver encore tout chaud d’avoir dégainé rapidement.
Elle soupire, rit et se blottit contre moi. Sans le savoir, elle me confirme l’efficacité de ma technique. Gagné! Elle est loin de se douter que ce n’est que le début de ce que j’appelle maintenant ma « button ERA »!