Le temps des fêtes approche à grands pas et déjà , on voit apparaître dans nos salons le « roi des forêts » vêtu de ses plus beaux atours; le sapin de Noël! Il est, avec le père Noël, un des symboles les plus visibles de nos Noëls hyper-commercialisés.
Comme la fête de Noël est une fête chrétienne qui remplace une vieille et antique célébration du solstice d’hiver chez plusieurs peuples, en Europe notamment, certains éléments de cette vieille fête furent préservés afin d’en faciliter l’implantation. Une de ces traditions qui fut conservée est celle où des branches ou un arbre à feuilles persistantes ornaient les maisons et les lieux de culte. On retrouvait cette pratique autant chez les Romains, les Celtes que chez les Saxons. On la retrouve également dans les pays scandinaves pour la fête du Jul ou fête du mi-hiver. Le sapin était, dans la saison morte hivernale, un puissant symbole de vie. Cette symbolique fut récupérée par l’Église chrétienne et faisait référence à la naissance de Jésus-Christ qui apportait la vie éternelle. Les significations sur le sujet sont nombreuses, mais celle-ci semble la plus répandue.
Le sapin de Noël
Malgré que le sapin fût présent dans les foyers depuis bien longtemps dans certaines régions d’Europe, le sapin décoré fit son apparition bien plus tard. On mettait alors dans l’arbre des roses en papier, des bonbons et des bretzels. Il est fait mention de sapins décorés pour la première fois en 1510 à Riga en Lettonie. Puis, la tradition s’est installée en Allemagne en 1531 à Sélestat et ensuite en Alsace. L’Allemagne a joué un rôle déterminant dans la venue de cette tradition au Canada.
Nos ancêtres de la Nouvelle-France ne connaissaient pas la tradition du sapin de Noël. Comme les colons qui peuplèrent la colonie provenaient surtout des régions côtières de la France, il est normal qu’ils n’aient pas apporté dans leurs bagages cette tradition plutôt allemande et alsacienne. C’est la Révolution américaine qui nous en a fait cadeau. En effet, le Canada, alors colonie britannique, accueillait des troupes allemandes venues combattre les rebelles américains pour le compte du roi d’Angleterre, lui-même d’origine allemande. C’est la femme du commandant des troupes allemandes au Canada, la baronne von Riedesel, qui, lors du souper de Noël 1781 à Sorel où les troupes étaient stationnées, décora un sapin de fruits et de chandelles allumées dans la salle de réception comme elle le faisait en Allemagne. Cela étonna et éblouit les convives qui trouvèrent l’idée savoureuse. La tradition se répandit dans tout le Canada, notamment grâce aux soldats allemands qui s’établirent dans la colonie et se marièrent avec des Canadiennes après la guerre.
Aujourd’hui, bien des rites ancestraux disparaissent avec la baisse de la pratique religieuse au Québec. Cependant, la tradition du sapin de Noël est toujours tenace, même si l’on tente, au nom de la laïcisation, de l’appeler « sapin des fêtes ». Je ne crois pas que cette fière tradition plusieurs fois centenaire ne menace la paix sociale, elle qui se veut plutôt festive et symbole de vie. Mais ça, c’est un autre débat… En passant, laissez faire les chandelles dans le sapin… c’est plutôt une mauvaise idée!
Liens :
http://www.vieux-sorel.com/historique.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/No%C3%ABl