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L’incroyable prouesse de la Voie maritime du Saint-Laurent

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Pensée il y a 300 ans!

L’idée de permettre aux navires d’aller toujours plus à l’ouest de Montréal ne date pas d’hier. En effet, le mérite du premier canal de contournement des rapides de Lachine revient à Dollier de Casson, le supérieur des Sulpiciens de Montréal qui, en 1680, entreprend la construction d’un canal de 5 pi de profondeur. Toutefois, celui-ci ne sera achevé qu’en 1824, alors que des projets de plus grande envergure sont en cours pour relier les lacs Ontario et Érié notamment.

De l’estuaire du Saint-Laurent au lac Supérieur

Au XIXe siècle, les travaux pour construire des canaux et le dragage des cours d’eau naturels ont permis au transport naval de se rendre de l’Atlantique jusqu’aux Grands Lacs. Mais les navires devenaient toujours de plus en plus gros et leur tonnage augmentait d’autant, ce qui fait que les installations ne suffirent souvent plus et l’on dut toujours draguer et agrandir les canaux. À partir du XXe siècle, des projets communs canado-américains pour aménager une voie maritime navigable pour les gros cargos jusqu’au lac Supérieur tentaient de voir le jour, mais les deux Guerres mondiales retardèrent le tout. L’après-guerre remit le projet sur les rails et, en 1954, le Parlement créa l’Administration de la voie maritime du Saint-Laurent, qui avait pour mandat d’acquérir les terres nécessaires (souvent par expropriation) pour élargir les canaux, et aussi de hausser le niveau du fleuve à la fois pour la navigation et pour l’aménagement de centrales hydro-électriques dans le fleuve. Le projet était majeur et les Américains décidèrent de se joindre à celui-ci.

Gigantesque porte-conteneur naviguant sur la Voie maritime du Saint-Laurent.

On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs…

À son inauguration en 1959, la Voie maritime du Saint-Laurent était un réel accomplissement technique qui ouvrait des possibilités économiques, lesquelles se vérifieront rapidement. Ses 15 écluses (13 au Canada et 2 aux États-Unis) réparties sur les 3700 kilomètres de voie navigable permettent aux navires de s’élever dans les terres de 75 m (246 pi). Cependant, il faut se rappeler le sacrifice des quelques 6500 personnes expropriées dans les trois villes riveraines du fleuve, soit Iroquois, Ingleside et Long Sault, qui furent englouties sous les eaux à ce moment. Sans compter les quelques sites historiques du fort Lévis, construit par les Français en 1759, et du site de la bataille de Crysler’s Farm en 1813 à Morrisburg qui ont une grande valeur historique, mais dont on n’a plus accès pour les mêmes raisons. Il faut cependant reconnaître que l’économie canadienne et américaine ne pourraient pas se passer de cette voie navigable.

Liens :

www.greatlakes-seaway.com

www.grandslacs-voiemaritime.com

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