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L’orgueil: ennemi des hommes

Auteur: Jasmin Tremblay
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L’orgueil: ennemi des hommes

Situation :
Ça faisait un moment que Mike se dirigeait droit dans le mur. Le genre de mur robuste, qui est bien ancré dans ses fondations. Même s'il le voyait au loin, Mike ne changeait pas de direction, préférant ignorer ce qui s'en venait. Après tout, il avait toujours agi ainsi. Pourquoi se remettre en question? Pourquoi demander l'opinion d'un autre? Mike a toujours voulu guérir ses bobos de façon AU-TO-NOME, un peu à l'image de son père qui ne demandait jamais l'aide de personne. Plus Mike s'approche du mur, plus celui-ci l'intimide. « Après tous les efforts, je ne rebrousserai certainement pas chemin. Y a que les faibles qui abandonnent » se disait-il. Une fois le visage écrasé contre le mur, Mike se demandait bien ce qu'il avait fait pour en arriver là. D'entendre et de ressentir le cartilage de son nez qui se brise lui fait soudainement comprendre bien des choses. Très souffrant, Mike réalise maintenant (quoiqu'un peu tard) qu'il est temps de changer de direction et vite…

Explication :
Je vous présente votre pire ennemi : l'orgueil. C'est lui qui contribue à alimenter la peur qu'ont les hommes à dévoiler leurs doutes, leurs faiblesses, leurs interrogations, ainsi que tous les éléments qui pourraient ébranler l'image de l'idéal masculin populaire. Comme si authenticité rimait avec danger. Lorsqu'on observe les modèles de socialisation des hommes, on se rend vite compte que ces idéaux sont néfastes à la saine émancipation de notre personnalité. James Bond, John McClain, des hommes entêtés, forts au point de sauver l'Amérique ou l'Europe à eux seuls, mais incapables d'avoir une vie personnelle salubre. Mariages ratés, communication déficiente et consommation excessive collent à la peau de nos héros. Voilà l'image qu'on nous fait gober depuis John Wayne. Pas évident de se sentir homme et équilibré à la fois, quand on tente de cadrer avec cet idéal pervers. Encore moins facile de laisser tomber notre pokerface et d'admettre qu'on peut parfois avoir besoin d'un coup de main.

Solution :
Dans le cadre de mon travail, des gars comme Mike, j'en vois chaque semaine. Des personnes qui ne sont pas habituées à remettre en question leurs pensées et encore moins chauds à l'idée de faire une demande d'aide. Malheureusement, les hommes ont cette tendance à attendre que le malaise soit terriblement élevé avant de se prendre en mains. La clef du succès? Prévenir plutôt que guérir. Comment? Avec des confidents en qui on a confiance. Discuter, échanger avec nos meilleurs chums de gars, avec authenticité et ne pas avoir peur de laisser tomber le masque. Lorsqu'une difficulté va au-delà du soutien que peuvent nous offrir nos amis, il ne faut pas attendre de se briser le nez avant de faire une demande d'aide auprès des professionnels qualifiés.

Note à moi-même : Écrire sur la socialisation lors des prochaines chroniques…

Au plaisir!

 

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