J’ai été témoin, cette semaine, du passage de Marc Vella et la caravane amoureuse dans ma région; un arrêt à Saint-Ubalde, une toute petite communauté rurale d’environ 1500 habitants. Un concert en plein air sous un beau soleil d’été, assez chaud pour pousser les gens à s’installer à l’ombre sous de beaux et gigantesques arbres. Qui est Marc Vella? Je vous fais une description très rapide, mais je vous invite surtout à visiter le site www.marcvella.com sur lequel vous trouverez tous les détails de sa vie et de la tournée qu’il fait en ce moment au Québec (jusqu’au 5 sept.). Marc Vella est un pianiste français surdoué qui, un jour, a décidé de tout quitter pour faire le tour du monde avec son piano. Il a parcouru plus de 170 000 km à travers plus de 40 pays. Avec la caravane amoureuse, il souhaite rallumer dans le cÅ“ur des gens le feu de la joie et la confiance en l’humanité.
Ce que j’ai ressenti lors de ma participation à cet événement, c’est la fatigue, la désillusion chez certains membres de la caravane. La magie n’y était pas, en tout cas, pas cette fois-ci. J’ai aussi observé chez moi et chez beaucoup de gens un attrait vers la vedette. C’est lui qu’on voulait voir, toucher, entendre, lui à qui on voulait parler. Nous étions porté à donner un certain pouvoir à cet homme, à le mettre sur un piédestal, lui qui réalise des choses hors de l’ordinaire, qui est vu à la télé, dans les journaux. Et de l’autre côté, j’ai vu, dans le visage de Marc Vella, la déception et l’inconfort devant cette forme d’attention qui lui est donnée. On oublie le message, on s’attache au messager.
On idéalise souvent les gens qui font des choses extraordinaires. Au fond de nous, on souhaite, nous aussi, sortir du lot, de l’ordinarité. La société d’aujourd’hui nous fait croire que vivre c’est « faire » des choses extraordinaires. On nous éloigne des petits bonheurs de la vie, tout simples. Ces petits bonheurs comme prendre plaisir à cueillir ses propres petits fruits au lieu de les acheter à l’épicerie du coin, regarder ces jolies mésanges qui osent s’approcher tout près de nous pour nous chanter à l’oreille leurs douces mélodies. Non, on croit que vibrer, c’est aller gravir le Kilimanjaro, c’est être sélectionné par l’équipe de Star Académie. Pendant ce temps-là , on oublie de vivre tout simplement et d’apprécier chacun de ces beaux moments que nous offre la vie au quotidien. Comme le dit Marc Vella : « Il n’y a de véritable aventure que celle de la rencontre. »