Alors que le marsupilami mâle jaune affronte son homologue noir dans une compétition amicale, ceux-ci vont devoir s’allier et mettre de côté leurs différends alors qu’une terrible menace, presque aussi vieille que le monde, est revenue à la vie.
Quilzèmhoal, un monstre affreusement puant a, en effet, été réveillé d’un trop long sommeil par des adolescents écervelés. Ce destructeur de monde entend bien se venger de l’espèce animale qui l’avait vaincu, il y a plusieurs siècles. Le sort de notre planète repose entre les mains des marsupilamis. Mais seront-ils assez forts pour anéantir ce nouvel ennemi?
Avec cette histoire, Colman, le scénariste, ne compte pas réinventer la roue. Le cinéma, la littérature et même le jeu vidéo nous ont déjà offert des oeuvres avec des récits similaires. Par contre, malgré une narration linéaire et classique, j’avoue avoir passé un bon moment. La série est surtout connue pour son grand sens de l’humour et je n’ai pas été déçu. La plupart des blagues m’ont bien amusé.
En fait, ce qui surprend le plus, c’est que même si la série a plus d’un demi-siècle, elle demeure très actuelle par ses nombreux clins d’oeil à notre société. Par exemple, les autochtones que croisent Marsupilami et ses amis ont presque tous des noms calqués sur les plus récentes innovations technologiques : Hèssèmèss (SMS) est le messager, Hinsthagram (Instagram) est le pro des gravures alors que Géhpéhess (GPS) est le guide.
Quilzèmhoal n’est pas le premier album à faire ça. Le dernier album d’Astérix (un autre grand nom de la bande dessinée) l’avait fait. Par contre, contrairement aux aventures des Gaulois, ces jeux de mots ont plus de logique, car ils influencent vraiment le tempérament des personnages qui portent ces drôles de noms.
Les références technologiques ne s'arrêtent pas là, cependant. On voit également un jeune chercheur utiliser un drone (que sa tante ne cesse de rebaptiser), tandis que les autochtones n’arrêtent pas de vouloir faire la grève dans le but d’avoir de meilleures conditions (référence aux grandes grèves survenues notamment en Grève). Mis à part quelques exceptions, ces références parleront autant aux jeunes qu’aux moins jeunes, surtout que, de nos jours, la plupart des enfants du primaire savent comment envoyer un message texte…
Du côté du dessin, le style de Batem se rapproche beaucoup des dessins humoristiques d’Astérix, de Game Over ou de Nelson : les traits et les expressions des personnages sont exagérés, alors que les décors sont minimalistes.
Verdict
Même si le scénario de Quilzèmhoal est somme toute assez classique, les différents jeux de mots inspirés de notre société numérique prouvent que l’animal n’est pas prêt à prendre sa retraite de sitôt!
Marsupilami 29 : Quilzèmhoal
Colman – Batem
48 pages
Marsu Productions
Cote : 3,5 étoiles