Le concept est simple : un peu comme avec Kickstarter, un auteur de bandes dessinées soumet son projet sur la plateforme Sandawe. S’ils aiment le projet, les internautes peuvent ensuite investir. Plus la somme qu’ils investissent est importante, plus les bonis qu’ils recevront seront grands, à condition, bien sûr, que le projet respecte ses objectifs de financement. Ça peut aller de la simple édition numérique de la bande dessinée à des planches originales.
En 2013, Gilles Le Coz a suscité l’enthousiasme des édinautes avec son premier tome de Yo-yo post mortem. Les lecteurs de Sandawe semblent l’avoir tellement aimé que plusieurs ont accepté de contribuer financièrement pour que Mourir n’a jamais tué personne, le second opus, voit le jour. L’album vient d’ailleurs tout juste d’arriver dans les librairies du Québec.
Dans cette suite, nous retrouvons James Bône. L’agent décédé est mandaté par Cerby, le gardien des portes de l’enfer, pour une mission de la plus haute importance. Il doit trouver une façon de redonner envie aux passeurs de faire leur travail. Depuis qu’ils sont obnubilés par leur iCrâne, sorte de téléphone intelligent de l’au-delà, ils oublient d’aller chercher les morts dans leur tombe. Résultat : les cadavres attendent dans leur cercueil depuis des semaines qu’on les emmène vers leur dernier voyage.
Bien qu’il traite d’un sujet peu joyeux, Mourir n’a jamais tué personne n’a rien de bien terrifiant. Au contraire, il s’agit d’une ingénieuse satire de notre société actuelle. Véritable poète du 9e art, Gilles Le Coz joue avec les mots comme un joueur de football jouerait avec son ballon. L’album est parsemé de jeux de mots (la plupart sur le thème de la mort) recherchés et hilarants. Bref, lire cette bande dessinée est un réel plaisir pour notre cerveau…
Mais aussi pour nos yeux! L’impeccable noir et blanc nous fait rapidement oublier l’absence de couleurs vives. Cependant, ce qui capte le plus notre attention, ce sont ses personnages. Élancés, voire funambulesques, ils ont l’air d’être sortis tout droit d’un film de Tim Burton comme L’étrange Noël de monsieur Jack.
Verdict
On comprend facilement pourquoi Mourir n’a jamais tué personne a atteint ses objectifs de financement. Avec son dessin excentrique et son humour irrésistible, il nous donne un peu moins peur de la mort. Et pas besoin d’avoir lu le premier album, car celui-ci peut être facilement lu indépendamment de ce dernier. Espérons qu’un troisième tome voit le jour bientôt!
Yo-yo post mortem, tome 2 – Mourir n’a jamais tué personne
Cote : 3,75 étoiles sur 5