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NFL : Seriez-vous un bon directeur général?

La limite salariale imposée aux équipes les force à faire des choix, ce qui jette les bases sur la difficulté de gérer les ressources humaines pour les organisations de la NFL. Le plafond salarial est le résultat d’un calcul mathématique complexe qui a été voté lors des négociations de la plus récente convention collective. Grosso modo, il est calculé par rapport à un certain pourcentage des revenus totaux engendrés par la NFL. À ce titre, le pourcentage moyen du partage des joueurs pour 2013 est d’environ 48 %. Le calcul va donc comme suit :

(Revenu total de la NFL) x (pourcentage de partage des joueurs) = tranche des joueurs
Tranche des joueurs – (ajustement sur les revenus de la NFL) = montant disponible pour les joueurs
Montant disponible pour les joueurs 
÷ 32 (nombre d’équipes) = plafond salarial

Cette limite se situera à 123 millions par équipe pour 2013.

Structure des contrats
Avant d’embarquer sur la façon dont les contrats sont structurés, il faut comprendre les catégories de dépenses afin de voir l’impact qu’elles auront sur les finances de l’organisation.

Salaire
C’est le montant entendu par l’équipe qui sera payé à une année donnée au joueur. Ce montant doit être comptabilisé en entier dans la masse salariale annuelle selon le paiement fait par l’organisation. Par exemple, un joueur peut signer un contrat avec un salaire de 15 millions sur trois ans, structuré de façon progressive, faisant en sorte qu’il recevrait 2 millions la première année, 6 la deuxième et 7 la troisième. L’équipe doit toujours calculer le salaire payé à une année précise du contrat dans sa masse salariale annuelle. En revanche, les salaires ne sont pas garantis dans la NFL. Donc, si l’équipe décide de retrancher un joueur pour quelconque raison, elle n’aura pas à payer le salaire restant sur son contrat, à moins qu’il y ait une clause garantissant une partie de son salaire. Cette partie serait alors Ã  payer au joueur.

Boni à la signature
Ce boni est un montant versé au joueur en raison du fait qu’il signe son contrat avec l’équipe. L’avantage majeur de ce boni est qu’il est garanti pour le joueur. Il est réparti de façon égale sur la masse salariale pour la période du contrat jusqu’à un maximum de 5 ans. Donc, un joueur qui signe un contrat de 15 millions sur trois ans, réparti de la même manière que la section précédente, soit 2 millions la première année, 6 la deuxième et 7 la troisième, et qui a eu un boni à la signature de 6 millions, compterait pour 4 millions la première année, 8 la deuxième et 9 la troisième.

Boni d’alignement
Ce type de boni est payé par l’organisation à un joueur à un certain moment durant l’année fiscale de la NFL (12 mars). La différence majeure avec le boni précédent est que ce montant est chargé en totalité sur la masse salariale au moment où il est payé, et non amorti de façon égale pour les années de contrat du joueur.

Incitatifs
Il y a deux catégories d’incitatifs lorsqu’ils sont désignés dans un contrat de joueur : atteignables ou non. S’ils sont considérés atteignables, le montant total de ces incitatifs doit être calculé dans la masse salariale de l’année du contrat. Dans le cas où l’incitatif est jugé non atteignable, l’incitatif n’est pas calculé dans la masse salariale. En revanche, s’il est atteint, il comptera dans le calcul de la prochaine saison, tout en devenant atteignable.

Clause d’expiration
Cette clause représente la période où s’annule le contrat si l’équipe ne fait rien pour renégocier avec le joueur. Par exemple, un contrat de quatre ans pourrait prévoir une clause d’expiration d’un an. En revanche, tout le boni à la signature non amorti serait calculé dans l’année où le contrat serait annulé, ce qui peut entraîner un impact majeur sur les finances de la saison en cours. Cette stratégie sert à amortir, pour une période plus longue que prévue, le boni à la signature.

Argent mort
Lorsqu’un joueur signe un contrat avec une organisation, son boni à la signature est amorti de façon égale selon le nombre d’années représenté dans son contrat. Cependant, lorsque le joueur est coupé par l’équipe avant la fin de son contrat, l’amortissement de son boni à la signature continue toujours de compter dans les finances de l’organisation. Cet amortissement représente de l’argent mort sur la masse salariale. Par exemple, un joueur qui signe un contrat de quatre ans avec un boni à la signature de 10 millions et qui est coupé à la deuxième année de son contrat continuera de compter pour 2,5 millions sur la masse salariale de l’équipe pour les deux années suivant son départ de l’organisation.

Plusieurs autres types de bonis existent également avec des implications fiscales et légales toutes différentes les unes des autres. Par contre, les clauses ci-dessus sont à la base de ce en quoi toute direction générale de la NFL est appelée à travailler. Pour les partisans, cet aspect business est souvent méconnu. À ce titre, voici quelques stratégies opérées par les équipes afin de pouvoir rester compétitives année après année :

  1. Payer les joueurs avec un plus gros boni à la signature.
    Cette stratégie peut être intéressante pour les deux camps puisque l’équipe amortit la dépense de salaire d’un joueur de façon linéaire selon son contrat, tandis que l’argent est garanti pour le joueur, ce qui n’est pas le cas des salaires.
  2. Profiter des périodes de reconstruction pour donner des bonis d’alignement.
    Lorsque les équipes ne sont pas compétitives depuis quelques années et qu’elles décident de miser sur de jeunes athlètes, le boni d’alignement peut s’avérer intéressant puisque les salaires de base des recrues sont plus bas et laissent donc plus de place sur la masse salariale. Rappelons-nous que le boni d’alignement compte en totalité l’année où il est attribué, ce qui peut permettre à une équipe de donner beaucoup en bonis la première année, mais moins en salaires les années suivantes.
  3. Restructurer les bonis reliés aux incitatifs.
    Les organisations peuvent restructurer les clauses reliées aux incitatifs, leur permettant ainsi de les classer comme atteignables ou non. Par exemple, une équipe qui a une saison désastreuse mais qui possède une bonne marge de manÅ“uvre par rapport au plafond salarial pourrait décider de comptabiliser des incitatifs cette année plutôt que l’année prochaine.
  4. Renégocier les contrats.
    C’est souvent le cas des contrats records. Pourquoi? Parce que les équipes ont la possibilité de convertir le salaire du joueur en boni quelconque qui est souvent plus clément sur la masse salariale qu’un contrat progressif. Le meilleur exemple serait le contrat du quart des Ravens de Baltimore, Joe Flacco. Selon son entente, il aurait un impact de 29 millions sur la masse salariale de l’équipe à sa quatrième année de contrat, près du quart de la limite salariale. Son contrat est donc fait exclusivement pour être renégocié à sa troisième année, sans quoi les Ravens ne pourraient signer d’autres joueurs talentueux.
  5. Couper des joueurs trop coûteux.

C’est d’ailleurs la bonne période de l’année pour en parler. En regardant les équipes se départir de leurs joueurs-    vedettes, plusieurs fans pourraient être offusqués de ces décisions prises par leurs équipes favorites. Par contre, il faut se rappeler que certains joueurs ont signé un contrat qui leur attribuait un salaire beaucoup plus élevé que celui qu’ils méritaient par rapport à leur performance. Pour les fans d’Arizona, entre avoir une économie de 13 millions ou devoir endurer Kevin Kolb comme quart-arrière, je suis convaincu que la décision de le libérer ne les a pas trop irrités!

Les nouvelles d’actualité de la NFL regorgent d’exemples concrets du contenu de cette chronique; j’espère donc que cela vous aidera à mieux comprendre les décisions qu’ont à prendre les équipes.

Sources :
www.NFL.com
www.packers.com
www.bleacherreport.com
www.bizoffootball.com

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