The Amazing Spider-Man 2
Une histoire intéressante
The Amazing Spider-Man 2 n’est pas un jeu tiré du film du même nom, mais plutôt développé en parallèle de ce dernier. Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement qu’on y retrouve des éléments du film un peu plus approfondis, mais ne s’y limitant pas. Au départ, on reprend le contrôle de Peter Parker quelques minutes avant que son oncle tombe sous les balles d’un voleur. Puis, on est transportés quelques années plus tard alors que la ville de New York et ses criminels doivent faire face à une dangereuse menace du nom de Carnage Killer. Non seulement Spider-Man devra-t-il découvrir qui se trouve derrière la signature de Carnage Killer, mais il devra aussi confronter certains alliés et ennemis de l’univers des bande-dessinées, dont Kraven, Kingpin et Black Cat.
Même s’il y a des trous et que le scénario suit certains sentiers étranges par moments, le fil narratif est plutôt solide et représente l’un des points forts du jeu. Puisque l’histoire ne se limite pas à celle du film, on prend certaines libertés et on se permet d’explorer davantage l’univers de Spider-Man et les motivations de certains de ses adversaires. Il y a aussi quelques liens intéressants avec le premier jeu, notamment par rapport à ce qu’il est advenu des principaux ennemis que nous y avons combattus. Petite ombre au tableau : les interrogatoires de certains adversaires. Vous pourrez questionner certains ennemis, mais à travers des choix de réponses limités. Qui plus est, Spider-Man/Peter Parker emploie des tons ne convenant pas toujours avec la situation. Alors que les interrogatoires devaient servir à approfondir certaines intrigues, leur inclusion semble plus forcée et étrange qu’autre chose.
Style de jeu déjà-vu
Le style de jeu est très similaire à celui de The Amazing Spider-Man. Vous pourrez encore explorer la ville de New York tel un monde libre, y complétant diverses activités comme des prises de photos, des poursuites de criminels en voitures, des sauvetages lors d’incendies, etc. Les bandes dessinées flottantes effectuent aussi un retour, étant cette fois-ci au nombre de 300 et non 700. À quelques reprises, il vous faudra infiltrer des repaires ennemis ou effectuer des missions intérieures, donnant ainsi droit à des quêtes où la furtivité est mise de l’avant. Malheureusement, l’intelligence artificielle est si nulle que vous pourrez aisément vous faufiler derrière des ennemis ou exploiter leur bêtise. Cela nuit au plaisir de terminer ces séquences un peu moins axées sur l’action.
Comme Beenox l’avait annoncé, le système de balancement et d’exploration a été modifié afin de ressembler à celui de Spider-Man 2. Concrètement, cela signifie que Spider-Man ne pourra accrocher des toiles que lorsqu’il y aura des surfaces où les attacher. Bref, si vous tentez de vous balancer alors qu’il n’y a pas de bâtiment autour de vous, Spider-Man ne tentera même pas de tirer un fil de toile et vous indiquera à travers son humour légendaire qu’il ne peut se balancer comme par magie. C’est un retour à un système d’antan réussi nous donnant un peu plus l’impression de contrôler Spider-Man de façon réaliste. J’ai beaucoup apprécié l’intégration de ce système de balancement qui donne une certaine dose de réalisme sans amputer la vitesse de navigation. Cela prend un peu de temps pour s’y habituer, mais lorsque c’est fait, vous verrez que cibler des surfaces où s’accrocher dans New York devient naturel !
Autre point positif : les costumes à débloquer. Au fil de votre quête, vous pourrez accéder à des bandes-dessinées ainsi que des costumes classiques des aventures de Spider-Man. Or, à mesure que vous combattrez des ennemis et remplirez des objectifs, vous acquérez de l’expérience pour le costume que vous revêtirez. De ce fait, votre costume montera en niveau, ce qui accentuera ses capacités. Cela s’ajoute à l’arbre de compétences dans lequel on peut parfaire les techniques de Spider-Man à l’aide de points que l’on accumule à travers l’aventure. C’est un système plutôt classique et assez peu approfondi, mais bien intégré à l’ensemble et nous donnant une raison d’enfiler tous les costumes disponibles pour l’homme-araignée !
Attention, les pots arrivent !
Voilà donc pour les fleurs. Maintenant, le pot, ou devrais-je dire les pots. Car The Amazing Spider-Man 2 comporte son lot de défauts, à commencer par un visuel assez pauvre. En fait, pour vous donner une idée, on est catapultés des années en arrière avec des textures fades et une modélisation de personnages plutôt grossière. Qui plus est, les bouches des personnages ne suivent pas toujours les dialogues, spécialement lorsqu’on joue en français. Grosso modo, on a utilisé le même engin que celui de The Amazing Spider-Man, mais sans y apporter de modifications minimalement notables pour s’ajuster aux jeux d’aujourd’hui. C’est encore plus frappant lorsqu’on y joue sur une console de nouvelle génération, le jeu semblant être tiré d’il y a plusieurs années de la génération antérieure.
Au niveau des combats, là encore, très peu de nouveautés sont présentes. On nous propose un système de combat similaire à celui de la franchise Batman Arkham, mais truffé de coups peu précis et mal calibrés. C’est fonctionnel, mais ça semble tout simplement dater d’une autre époque. Qui plus est, les affronts deviennent très répétitifs même si, à mesure que l’on progresse, on acquière de nouvelles techniques et même quelques armes. Cela s’ajoute, comme je l’ai mentionné plus haut, à une intelligence artificielle faisant passer un âne pour un animal à l’intelligence supérieure ainsi qu’à des angles de caméra problématiques, spécialement dans les milieux restreints lorsqu’on tente de s’accrocher aux murs et aux plafonds. Bref, les combats sont fonctionnels, mais sont encerclés par des problèmes les rendant fades.
Je n’en suis toutefois pas encore arrivé à l’élément qui a détruit la motivation que j’avais à terminer la quête de Spider-Man. Lorsque le jeu a été annoncé, j’étais très intrigué par le système d’héroïsme faisant en sorte que Spider-Man pouvait être perçu comme un héros ou une menace s’il portait assistance ou non aux forces de l’ordre. Cela me semblait être une excellente idée et j’avoue que la perspective de parcourir New York et d’avoir le sentiment de jouer les super-héros en étant interpellé lors de situations d’urgence me plaisait. Or, jamais je n’aurais pensé que ce système serait aussi mal intégré.
Voyez-vous, New York est une ville où les dangers pullulent. Spider-Man sera constamment sollicité pour éliminer des criminels, secourir des otages, prendre des bombes avant qu’elles n’explosent, etc. S’il ne le fait pas, il sera progressivement perçu comme une menace, ce qui lui attirera de la mauvaise publicité et encouragera les forces de l’ordre à s’en prendre à lui. Le problème est que les situations d’urgence ne cessent de survenir. Dès qu’on en a terminé une, une autre apparaît…et une autre…et une autre. On passe donc beaucoup de temps à éliminer les menaces dans le seul et unique but de nourrir la perception positive des gens à l’endroit de l’homme-araignée. Et encore faut-il arriver à se rendre aux situations d’urgence à temps puisqu’il arrive qu’elles soient disséminées à travers les 4 coins de la ville. Bref, c’est une quête d’héroïsme qui n’a jamais de fin, ce qui devient lourd assez rapidement.
Malheureusement, ces petites quêtes héroïques sont aussi d’une répétition sans nom. Les événements se ressemblent tous de sorte que vous devrez toujours secourir les mêmes personnes des incendies, tirer de prises d’otages les mêmes demoiselles un peu stupides en effectuant les mêmes actions, porter assistance à des personnes mal en point pour les mêmes dangers, etc. Puis, à la fin de chaque acte réussi ou manqué, vous devrez malgré vous assister à un court reportage tout aussi répétitif relatant votre exploit ou votre échec, l’image alors présenté ne reflétant que très rarement ce que vous avez fait. Bref, ce système d’héroïsme, qui devait être l’un des points forts du jeu, est plutôt son principal point faible, rendant ainsi le jeu aussi répétitif que peu divertissant en bout de ligne.
Verdict
J’aurais tant aimé apprécier The Amazing Spider-Man 2, encore plus parce que j’affectionne le studio qu’est Beenox. Malheureusement, les idées intégrées dans le jeu ne sont, pour la plupart, pas concluantes. Non seulement le jeu est-il très répétitif et plus ou moins bien développé, mais en plus, on a droit à une ambiance visuelle aussi pauvre que décevante. J’ignore ce que le futur réserve pour l’homme-araignée au niveau du jeu vidéo, mais il est clair qu’il faut retourner à la planche à dessin et revoir la formule utilisée avant que Spider-Man n’ait tout simplement plus de toiles à tisser dans l’univers des jeux vidéo.
Ce que vous aimerez :
– L’histoire explorant plus l’univers de Spider-Man que le film
– L’humour de Spider-Man qui fut préservé
– Les éléments à débloquer
Ce que vous n’aimerez pas :
– Les combats archaïques
– La grande répétition des activités et actions à compléter
– La pauvreté de l’ambiance visuelle
Note : 5 sur 10