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Nos jeunes et l’image du « vrai gars »

La semaine dernière, j’ai eu le bonheur de pouvoir réaliser une série d’animations (sur l’intimidation, évidemment) auprès de jeunes en première année du secondaire. Comme à l’habitude, j’ai abordé pendant cette animation la question de l’homophobie en milieu scolaire. Je dois vous dire que s’il y a une chose dont on peut être témoin lorsqu’on travaille dans une école, c’est la fréquence d’utilisation d’insultes à caractère homophobe. (par exemple : t’es fif, t’es gai, etc.). J’ai donc demandé aux jeunes en quoi ces insultes représentent des insultes. Bref, où est le caractère insultant à se faire traiter (de façon dénigrante, j’en conviens) d’homosexuel?

Cette fois, j’ai fait face à une réaction à laquelle je ne m’attendais pas dans deux des groupes que j’ai rencontrés. Je vous explique. De façon générale, lorsque j’aborde la question de l’homosexualité et de l’homophobie, je fais face à des jeunes ayant une certaine ouverture et je n’ai habituellement pas de difficulté à avoir une conversation libre de préjugés avec les jeunes. Cette fois, je me suis retrouvé devant des jeunes qui portaient non seulement une image stéréotypée de l’homosexualité, mais dont certains en avaient une image particulièrement négative. En plus, question de vraiment me déstabiliser, un nombre impressionnant de filles partageait cette image négative de l’homosexualité.

À la suite de ces deux rencontres, comme tout bon travailleur social, je me suis demandé pourquoi le groupe a réagi aussi fortement à la question de l’homophobie. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce qui semblait vraiment inquiéter les jeunes n’était pas tant la question de l’homosexualité que le stéréotype (gars efféminé). Ce que les jeunes rapportent, c’est qu’il est catastrophique d’être différent des autres dans la société. Si je pousse la réflexion un peu plus loin d’après ce que j’ai pu constater, c’est que l’identité de genre (soit le rôle du gars et celui de la fille) était particulièrement rigide dans ces deux groupes. Malgré tout, les jeunes étaient très ouverts à ce que je revienne en classe pour discuter de ce sujet plus spécifiquement.

Après tout ça, la grande question est la suivante : est-ce que l’effet d’entraînement dans le groupe a amené les jeunes à suivre les quelques personnes qui avaient des idées plus arrêtées ou est-ce que, pour une raison quelconque, nos jeunes sont réellement porteurs de grands stéréotypes qui semblaient tranquillement s’effacer? De toute façon, je vais certainement retourner dans leur classe pour discuter de ce sujet avec eux. Je vous invite également à visionner, si vous ne l’avez pas déjà vue, une capsule de l’émission Testé sur des humains qui aborde justement le thème de l’homophobie.

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