Lorsqu’on ingère une source d’énergie (gras ou sucre), le corps fait face à un choix d’utilisation. Dans une situation où le corps priorise le sucre parce qu’il est habitué d’en avoir en abondance, ce dernier le préfèrera comme source d’énergie. L’organisme stocke les glucides dans le muscle et le foie sous forme de glycogène (sucre sanguin). Une fois les réserves pleines, où croyez-vous que le reste s’en va? Eh oui, dans vos poignées d’amour! Et ce n’est même pas une métaphore, car un lien a été remarqué entre le gras abdominal et une mauvaise gestion de l’insuline (sur laquelle nous reviendrons un peu plus tard). S’il y a un surplus, le corps le mettra en réserve et c’est là que l’accumulation fait mal à votre santé! S’il y a du gras en plus dans le repas, il ne sentira pas le besoin de l’utiliser et l’accumulera lui aussi. Ce qui est néfaste, ce n’est donc pas de manger du gras mais bien de combiner en excès ces deux sources d’énergie.
Lorsque le corps est en santé et que les glucides sont modérés dans l’alimentation, le corps brûle du gras au repos, préférant garder les glucides pour l’exercice de haute intensité. Vous comprendrez que moins vous êtes actifs, moins vous devriez consommer de glucides. Les recherches ont d’ailleurs clairement démontré que l’exercice de courte durée et de forte intensité est celui qui épuise le plus les réserves de glycogène et qui aurait, par conséquent, un effet positif sur le diabète de type II de par une meilleure assimilation et gestion des sucres. C’est lorsque l’alimentation fait défaut et que le système s’est encrassé avec le temps que ça se gâte…
Revenons à l’insuline un instant, l’hormone de stockage qui est sécrétée lorsqu’il y a ingestion de sucre et qui conduit au diabète de type II quand le corps, par la présence de mauvaises habitudes de vie, commence à avoir de la difficulté à la gérer. Lorsque l’insuline est relâchée, il s’en suit une période d’hypoglycémie temporaire une fois que le stockage est terminé et que le taux de sucre a diminué dans le sang. L’effet est par ailleurs proportionnel à la charge glycémique du repas ingéré. C’est entre autres ce qui fait qu’on se sent soudainement fatigué après un repas copieux et pourquoi on ressent cette rage de sucre un peu plus tard lorsque le corps tente de retrouver des valeurs normales. Vous écoutez alors votre faim et recherchez du sucre, ce qui crée un nouveau pic d’insuline qui sera suivi d’une autre vague creuse et, de fil en aiguille, vous vous retrouvez prisonnier dans une montagne russe hormonale!
Le premier repas de la journée est extrêmement important, car il dicte comment votre organisme se comportera pour le reste de la journée. S’il y a abondance de glucides tôt en matinée, alors que le corps vient de passer les 8 dernières heures à jeun, vous entrez dans le manège de la montagne russe perpétuelle qui fait que vous avez ces petits moments de faiblesse (fatigue, difficulté de concentration, etc.) en fin de matinée ou en milieu d’après-midi au travail… Vous me voyez venir je pense… eh oui, désolé de vous l’apprendre mais malheureusement, ça veut dire fini les toasts, les céréales et les patates pour déjeuner! Vous ne me croyez pas? Faites le test quelques jours et voyez par vous-même.
Voilà pourquoi j’en viens aux Å“ufs (enfin!). Commencer la journée avec une source naturelle de gras et de protéines évitera de créer un pic d’insuline tôt en journée en plus de stimuler votre intellect et de vous laisser avec un sentiment de satiété. Ajoutez à cela des légumes avec les fibres pour régulariser le transit intestinal et vous avez le déjeuner parfait! Si vous voulez des sucres, mangez plutôt une pomme avec quelques amandes un peu plus tard en matinée pour progressivement intégrer les glucides dans l’organisme.
L’Å“uf est l’un des rares aliments qui procure naturellement de la vitamine D en plus de la coenzyme Q10 (un antioxydant) et sa source de protéines offre la valeur biologique la plus élevée (mesure utilisée pour quantifier l’absorption des protéines). Maintenant, je vous vois venir avec la fameuse question : mais le jaune n’est-il pas mauvais pour la santé? Non seulement les recherches ont démontré que les adultes en bonne santé peuvent consommer des Å“ufs sans augmenter leur risque de maladie cardiaque, mais c’est dans le jaune que l’on retrouve les nutriments les plus intéressants. Les gens ont peur du gras et du cholestérol, mais tel que décrit plus haut, ce n’est pas leur consommation mais bien l’excès et la combinaison avec des quantités importantes de sucres qui mènent aux différentes pathologies (à moins d’une prédisposition génétique). Sachez que le gras saturé joue entre autres un rôle important dans la production optimale de testostérone, quelque chose que j’imagine vous voulez préserver messieurs!
La moitié des protéines, les vitamines (A, D et E) ainsi que les phospholipides se retrouvent dans le jaune et ces derniers sont particulièrement importants pour le maintien de la membrane cellulaire du cerveau. Pour en tirer tous les bienfaits, par contre, il est préférable de modérer la cuisson et, si possible, de ne pas mélanger le jaune et le blanc pendant le processus… et laissez-moi tomber les Å“ufs avec un supplément d’oméga-3; la quantité est tellement minime que vous n’en retirerez pas d’effet significatif. Si vous voulez faire un choix santé, allez plutôt vers le biologique et si vous voulez augmenter votre consommation d’oméga-3, c’est simple, prenez un supplément d’oméga-3…
Sur ce, je vous laisse en vous souhaitant bon déjeuner!