Triste anniversaire
Parkland débute quelques minutes seulement avant l’assassinat du président, soit le 22 novembre 1963, et va s’étendre sur les quelques jours suivants. On nous présente les événements sous différents points de vue. Il y a celui des médecins, dont le jeune docteur Charles James « Jim » Carrico (Zac Efron qu’on a pu voir dans At Any Price), qui ont tenté de soigner le président et, par la suite, celui de Lee Harvey Oswald (Jeremy Strong), le principal suspect, à l’hôpital Parkland.
On nous raconte également l’histoire d’Abraham Zapruder (Paul Giamatti), l’homme qui a capté sur pellicule le meurtre et dont les services secrets vont évidemment vouloir une copie de ce précieux document. On suit ensuite les agents du FBI et les membres des services secrets qui étaient chargés de la protection du président. Finalement, on nous présente brièvement ce qu’a vécu la famille d'Oswald et, plus précisément, son frère (James Badge Dale) et sa mère (Jacki Weaver) juste après qu’il a été arrêté.
À l'image d'un documentaire
Le long métrage, qui est basé sur le livre 4 jours en novembre (Four Days in November: The Assassination of President John F. Kennedy) de Vincent Bugliosi, fait souvent penser à un documentaire. Chaque fois qu’une nouvelle personne d’importance apparaît à l’écran pour la première fois, on nous indique son nom et sa fonction (médecin, agent du FBI, services secrets, etc.). C’est une bonne chose en soi puisqu’il y a beaucoup de protagonistes et cela nous permet de rapidement savoir qui fait quoi. On ne devient pas tout mélangé.
Avec un budget de 10 millions, Parkland ne pouvait pas s’offrir des scènes à grand déploiement comme les super-productions américaines. Les plans d'ensemble sont donc assez rares. Par ailleurs, le meurtre du président n’est pas reconstitué. En fait, le comédien interprétant John F. Kennedy n’est visible que sur la table d’opération. Les autres images de celui-ci nous proviennent d’archives de l’époque.
Il faut dire que les archives ont un rôle très important dans le récit. Plusieurs scènes sont entrecoupées d’extraits vidéo de l’époque. Dans le film lui-même, les gens regardent des reportages à la télé ou à la radio qui ont réellement été produits pendant ces événements.
On ne s’étonne donc pas de voir les tristes images captées par Zapruder. En revanche, à aucun moment on ne voit directement le projectile entrer dans la tête de la victime (c'était d'ailleurs l'une des conditions du caméraman amateur lorsqu'il a vendu ses images à Life Magazine).
Peter Landesman semble avoir été respectueux en se contentant de raconter dans l’ordre chronologique ce qui se serait passé. Il n’y a, à vrai dire, aucune scène de violence montrée directement (mais attendez-vous à voir pas mal de sang). On sent également qu’il ne souhaitait pas vraiment prendre position.
Personnellement, j’ai apprécié qu’il nous montre le point de vue des proches du président, mais également celui du principal suspect. L’une des scènes les plus puissantes du film est l’enterrement d'Oswald qui se fait presque en secret, alors que celui de Kennedy semble être regardé par l’ensemble de la population américaine.
Verdict
Sans répondre à toutes les questions, Parkland réussit assez bien à nous faire revivre ces tristes événements de l’histoire des États-Unis en mettant l’accent non pas sur la violence, mais sur les sentiments des gens de l’époque qui ont, bien malgré eux, dû faire face à cette tragédie.
Cote : 3,5 étoiles sur 5
Source image : Parkland