Nuit blanche, blanche nuit, que veux-tu me dire? Pourquoi m’assailles-tu de ton insomnie? Que veux-tu de moi, qu’attends-tu de moi? Que je me livre sans artifices et sans filet? Que je déballe tout sur la table, mes tripes, mes ombres, mes angoisses et mes regrets? Le seul regret que j’aie, pour le moment, c’est de ne pas t’avoir écouté avant, de t’avoir résisté jusqu’à ce que les cernes me tombent sur le nez. Tout ce que tu as à me présenter, c’est cette feuille blanche, aussi blanche que toi. Tout ce que j’y vois, ce sont des maux, des maux de tête, des maux d’âme, des maux dits ou plutôt des non-dits. Ce qui n’a pas été dit s’incruste, se grave dans la peau. Le corps en devient endolori et c’est là que les mots deviennent des maux. N’ayant pas eu la chance de s’exprimer, ils s’impriment. Plus tu attends et plus tu as peur, et plus tu as peur, plus tu attends. Cesse de croire, de croire que tu as raison, que tu as tort. Passe à l’action, libère ces mots, donne-leur l’espace dont ils ont besoin pour prendre leur envol.