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Les Pays-d’en-haut
On a tendance à croire que cette expression nous vient du temps de Séraphin à cause de son utilisation dans le roman de « Un homme et son péché » de Claude-Henri Grignon. Pourtant, on l’utilise depuis le temps de la Nouvelle-France et « pays-d’en-haut » désignait les territoires à l’Ouest du Saint-Laurent sous contrôle français. Ce territoire englobait ce qui à peu près ce qui est aujourd’hui l’Ontario, le Minnesota, le Michigan, les Illinois, le Wisconsin, la Pennsylvanie, le New York, l’Indiana et l’Ohio. Les Français avaient tissé des liens d’amitié avec les tribus amérindiennes qui le peuplaient pour faire le commerce de la fourrure entre autre, ce qui en faisait un immense « terrain de jeu » propice aux aventures les plus folles, espace de liberté pour les Canadiens… jusqu’à la Conquête!
Les autres « pays-d’en-haut »
Après la chute de la Nouvelle-France, ces immenses territoires changèrent de mains et on ne vit pas d’un bon œil que les Canadiens continuent d’essaimer partout en Amérique du nord. Graduellement, on limita l’espace où devait peupler les Canadiens pour les enfermer dans la vallée du Saint-Laurent. Puis, vint l’idée de s’étendre vers le nord si l’ouest et le sud nous était bloqué. Le mythique pays-d’en-haut qui était à l’ouest devint pour les Canadiens-français les nouvelles terres à coloniser : les Laurentides!
La revanche des Canadiens-français
Malheureux de cet enfermement des Canadiens-français les poussa, au fil du XIXe siècle, à s’expatrier vers l’Ontario ou vers les « États » pour survivre car les terres se faisaient rares. C’est alors que vint l’idée de développer le nord du Québec aux nationalistes canadiens-français vers les Laurentides jusqu’en Abitibi, vers les pays-d’en-haut. C’est dans ces années de la « Grande saignée » canadienne-française où près de 900 000 Canadiens-français ont émigré vers la Nouvelle-Angleterre, le Manitoba et l’Ontario qu’arrive un jeune prêtre idéaliste et plein d’idées : le curé Labelle. Son but est de clairement faire cesser cette fuite de ses compatriotes dans un exil chez les Anglais protestants et d’ouvrir une nouvelle voie à la colonisation en se servant du chemin de fer pour réduire les distances. Il caresse même le rêve de venger la défaite de la Conquête en colonisant le nord du Québec jusqu’en Abitibi, puis de là foncer vers l’ouest (le nord de l’Ontario) jusqu’au Manitoba où il y a aussi beaucoup de francophones, afin d’encercler et « d’étouffer » les Anglais! Tout à fait diabolique ce plan d’un simple curé! Et si ça avait marché…
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