Si vous avez grandi dans les années 80, vous vouliez peut-être ressembler à Mark Holmes. Bon, peut-être que ce détail, vous l’avez volontairement oublié… et avec raison. N’empêche que de 1983 à 1986, Platinum Blonde a été un véritable phénomène musical au Canada : émeutes lors de leurs passages, des tonnes d’adolescentes qui perdaient connaissance durant leurs concerts et le 33 tours d’Alien Shores qui s’était vendu à plus de 500 000 exemplaires en 1985 grâce notamment à Crying Over You et Somebody Somewhere. Les membres du groupe étaient fringués, stylés (malheureusement, ils ont probablement, à eux quatre, détruit le tiers de la couche d’ozone en raison d’une utilisation abusive de hair spray, mais ça, c’est un autre dossier) et voués à une carrière internationale. Cependant, 1988 marqua le début de la fin. Signe des temps, malgré une qualité musicale indéniable, Contact fut un échec.
Vingt-cinq ans plus tard, revoilà Holmes et Sergio Galli (sans Kenny Maclean, décédé en 2008, et sans Chris Steffler, dont la santé est fragile) dans une nouvelle réincarnation du groupe. Premier constat : Mark Holmes possède exactement la même voix, la même fougue, une voix unique, facilement identifiable, tandis que Sergio Galli est demeuré un excellent guitariste, dont la créativité est encore étonnante. On réalise à quel point ce groupe a créé un son particulier. En 2012, ça pourrait sonner vieux, défraîchi, sauf que le groupe a retrouvé cette étonnante capacité à se renouveler, tout en nous ramenant vraiment à l’époque de Standing In The Dark, album culte de 1983. Une nouvelle génération semble découvrir le groupe, grâce au Web, car entre vous et moi, il serait étonnant qu’une station de radio ose tourner ce matériel, qui détonnerait beaucoup trop dans des programmations musicales où les risques se font plutôt rares. Cela dit, Platinum Blonde ne redeviendra jamais une tête d’affiche comme jadis, mais Mark Holmes a la conviction que le groupe a encore quelque chose à offrir et que, tant qu’il aura cette énergie créatrice renouvelée, il continuera.
Honnêtement, le disque est intéressant, surtout pour ceux qui ont vécu la folie des années 80. Vous prendrez plaisir à écouter ce nouveau matériel, à tout le moins pendant un certain temps. Je vous propose des extraits de quatre pièces qui se démarquent sur le disque, soit Valentine, Beautiful, From Here et Shined.
N.B. : Heureusement, ils ont changé de look… et nous aussi.