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Pollution invisible : Est-ce l’air ou l’eau qui est le plus affecté par le CO2 que nous produisons?

Dans l’atmosphère, il y a bien entendu un accroissement de l’effet de serre et une diminution de la qualité de l’air en général, mais dans les océans, c’est bien plus sournois. Malgré les quantités gigantesques d’eau, celles-ci s’acidifient en absorbant le gaz.

Comment? Parce qu’une molécule de CO2 est absorbée par une molécule d’eau (H2O) et se transforme en acide carbonique (H2CO3), qui lui, produit des hydrogènes acides (H+) :

CO2 (aq) + H2O↔ H2CO3 ↔ HCO3 + H+ ↔ CO32− + 2 H+
 
Depuis l’apparition de l’industrie et des machines à combustion en général, c’est-à-dire depuis le 18e siècle, le pH des océans est passé de 8,179 à 8,067. Selon la tendance, en 2100, il sera de 7,824. Puisque l’échelle du pH est logarithmique, en clair, c’est environ 30 % de plus de H+ (hydrogène acide) qu’avant notre production de CO2. Malgré que l’eau soit encore légèrement alcaline, il y a des conséquences importantes connues et à découvrir qui surviendront.

Les conséquences :       

  1. Désordre du système de reproduction de certains poissons
  2. Dissolution du calcium (décalcification) d’espèces à carapaces telles que crustacés et mollusques
  3. Destruction des coraux qui abritent plusieurs poissons
  4. Destruction du plancton et d’algues à base de calcium (coccolithophores), la source de la chaîne alimentaire pour bien d’autres espèces et machines photosynthétiques
  5. Saturation des océans, diminution de leur capacité de stockage et de conversion du CO2
Y a-t-il une ou des solutions?

Bien entendu, la solution la plus facile serait de diminuer notre production de CO2, mais malheureusement, notre propre gouvernement ne favorise pas cette solution. Il est d’ailleurs considéré comme un grand délinquant du carbone, a rejeté le Protocole de Kyoto et tente de saboter celui de Copenhague. Avec les sables bitumineux, l’Alberta devrait, d’ici 2030, être en mesure de produire autant de CO2 que tous les volcans du monde ensemble.

Or, il existe tout de même quelques solutions envisageables :    

  1. Séparer et injecter le CO2 au fond des océans à plus de 1000 m, là où la pression garde le CO2 sous forme d’un lac liquide. Mais attention! Ce CO2 finira par se dissoudre dans l’eau et l’acidifier. Ce n’est qu’un retardement du problème aux générations futures.
  2. Une entreprise du Québec, CO2 Solutions, a été subventionnée par le gouvernement Harper à une hauteur de 4,7 millions de dollars afin de développer un procédé de transformation du CO2 par des enzymes, l’anhydrase carbonique. Mais, selon Greenpeace, cette technologie ne sera pas prête avant 15-20 ans et engloutira 2 à 3 milliards de dollars provenant de la poche des contribuables au profit économique de l’Alberta. À voir…
  3. Et plus largement, il y a la fertilisation des océans avec du fer. Il a été démontré par plus d’une douzaine d’expériences en mer que cette technique permet au phytoplancton d’augmenter sa productivité de photo-conversion du CO2 en oxygène et carbohydrates de plus de 30 fois. C’est énorme!   

 
Quoi qu’il en soit, même si le problème est caché dans l’eau des océans, le monde devra y faire face s’il ne veut pas détruire cette immense source de vie et éventuellement hypothéquer sa propre vie.

Références :
http://ocean.nationalgeographic.com/ocean/critical-issues-ocean-acidification/
http://www.powerplantccs.com/ref/contact/contact.html
http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201301/24/01-4614808-co2-solutions-en-mission-dans-les-sables-bitumineux.php
http://en.wikipedia.org/wiki/Ocean_acidification

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