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Répondre à cette question n’est pas facile. En fait, même si je vous exposerai trois hypothèses un peu plus bas, chaque cas est différent. Chaque femme a ses raisons pour aimer un criminel ou succomber à ses charmes, mais il existe quand même certaines explications qui peuvent lever le voile de l’attirance de ces femmes pour les délinquants.
Le syndrome de la sauveuse
La première hypothèse est celle de la sauveuse. C’est souvent ce que l’on remarque dans les cas de violence conjugale, mais aussi auprès des femmes attirées par des criminels particulièrement violents. En fait, la femme croit que même si des efforts furent déployés dans le passé pour aider l’homme violent, elle parviendra à les surpasser et à réussir là où bien d’autres ont échoué. Ainsi, la femme n’est pas tant attirée par le criminel que nourrie par son désir de remettre le délinquant sur le droit chemin.
Inutile de vous dire que dans la majorité des cas, l’illusion de la femme fait place à un lamentable échec. Bien souvent, non seulement l’homme ne changera pas, mais la femme en fera elle-même les frais en étant la victime de la colère de son conjoint. Pourquoi cela? Tout simplement parce qu’un tiers ne peut amorcer un changement pour un autre. Le désir de changement doit provenir de la personne, non d’autrui. Si la femme croit qu’elle portera la gloire d’un hypothétique changement chez son conjoint, elle risque plutôt de s’agenouiller devant le constat d’échec que cela engendrera.
L’illusion de l’homme sans peur
Une autre hypothèse pouvant expliquer cette attirance est que la femme voyant le délinquant ne perçoit pas ce dernier comme quelqu’un ayant commis un acte répréhensible. Elle le voit plutôt comme un individu n’ayant peur de rien. Si l’homme fut capable de commettre un délit et ainsi défier la loi, c’est qu’il n’a peur de rien, encore plus vrai si le crime implique beaucoup de violence ou est particulièrement crapuleux.
La femme ainsi attirée ne voit pas le geste commis ni les conséquences en découlant, mais plutôt un homme ayant surpassé ce qu’une majorité trouve effrayant ou épouvantable. Elle croit alors que l’homme qu’elle fera tomber sous son charme la protégera envers et contre tous, tout comme le pensent les victimes prises avec le syndrome de Stockholm.
Or, cette absence de peur n’est qu’une illusion. Durant ma carrière, j’ai remarqué que les délinquants ont d’énormes craintes, mais qu’ils les enfouissent sous un amoncellement de violence. Par exemple, dans le cas de Guy Turcotte, le cardiologue avait visiblement peur du rejet, de même que du ternissement de son image « parfaite » si ses problèmes familiaux venaient à être exposés. Le crime de Turcotte était extrêmement violent, mais à la base, il est une manifestation du refus et donc de la peur du rejet de sa femme et des jugements dont il aurait pu être la cible si ses démêlés familiaux avaient été connus. Si vous prenez le temps d’analyser les délits dont vous prenez connaissance, vous verrez bien souvent que derrière le geste se trouvent une ou plusieurs peurs dont le délit n’est que l’expression. Cela n’explique évidemment pas tous les crimes, mais c’est étonnant de constater à quel point ceux que l’on croit insensibles sont plus émotifs qu’il n’y paraît.
La femme qui prend le contrôle
Une troisième hypothèse est celle de la femme qui prend le contrôle de la relation lorsque l’homme convoité est détenu. Ça semble illogique et difficile à comprendre, mais vous verrez que ce n’est pas si saugrenu que cela.
En fait, lorsqu’un délinquant est détenu, il n’a plus autant de contrôle qu’il pouvait en avoir par le passé. Sa liberté étant brimée, il n’a plus de contrôle absolu sur ses faits et gestes et encore moins sur les visites qu’il peut recevoir. Du coup, la femme peut avoir une emprise sur l’homme incarcéré puisqu’elle décide si, une semaine, elle lui donnera signe de vie ou non.
Certes, on voit des femmes abusées dans le passé être en couple avec des hommes violents ou retourner dans une situation conjugale violente, répétant ainsi un cycle de vie qu’elles connaissent et dans lequel elles peuvent même se conforter à défaut de s’y résigner. Or, il arrive aussi de voir que l’inverse est la motivation de la femme pour un criminel. En décidant de ses visites, la femme prend un pouvoir qu’elle n’a jamais eu dans sa vie ou peut se réjouir d’être en parfait contrôle de la situation. La motivation première de l’attirance n’est donc pas l’amour, mais un désir de pouvoir.
Existe-t-il d’autres raisons pour expliquer pourquoi des femmes sont intéressées par des relations avec des délinquants? Absolument. Plusieurs chercheurs se sont penchés sur la question et faire un inventaire de toutes les hypothèses soulevées à ce jour serait beaucoup trop long. Quoi qu’il en soit, tout comme pour bien d’autres sphères de mon métier, on peut comprendre les raisons derrière l’attirance de ces femmes sans nécessairement les accepter!