L'inflation
Une des choses avec lesquelles l'économie doit faire face en permanence, c'est l'inflation. En deux mots, l'inflation fait que les produits que l'on achète ne valent pas plus cher, mais ils nous coûtent plus cher, car nous devons débourser plus d'argent (en général de 2 à 3 % de plus par année en moyenne). Des chiffres fournis par la Banque du Canada nous ont démontré que le dollar canadien aurait perdu, sur une période s'étendant de 1914 à 2005, plus de 94 % de sa valeur! Ainsi, pour un achat de 1 $ de 1914, il en coûtait 17,75 $ pour la même chose en 2005.
Évidemment, il s'en passe des choses sur près d'un siècle. Dans le cas du XXe siècle, on a pu compter plus que son lot d'événements qui ont causé une flambée des prix inflationniste. Il y a eu deux guerres mondiales, qui ont amené une hausse des prix en raison de l'effort de guerre et de la démobilisation qui s'ensuit. Puis, il y a eu aussi le krach boursier de 1929 et la crise du pétrole des années 70. Il y a eu toutefois de brèves périodes (trop brèves hélas!) où les prix ont chuté : dans les années 20 et dans les années 30 juste avant le Seconde Guerre mondiale.
Une piastre, c't'une piastre?
Pour illustrer l'évolution de la valeur de notre dollar, comparons des pommes avec des pommes et des oranges avec des oranges. Voyons ce qu'il en coûtait pour acheter les mêmes denrées alimentaires essentielles en 1900 puis en 2005 selon un document de Statistique Canada :
Une livre de boeuf : 0,14 $ en 1900 contre 6,99 $ en 2005
Une miche de pain : 0,04 $ en 1900 contre 1,79 $ en 2005
Une livre de beurre : 0,26 $ en 1900 contre 4,01 $ en 2005
Une douzaine d'oeufs : 0,26 $ en 1900 contre 2,22 $ en 2005
Une pinte de lait : 0,06 $ en 1900 contre 1,97 $ en 2005
En a-t-on pour notre argent?
C'est donc dire que, par exemple, avec une piastre de 1900, vous pouviez vous acheter 4 lb de beurre alors qu'en 2005, à peine 1/4 lb de beurre! Ça a l'air terrible comme ça, mais il faut cependant considérer les salaires qui, eux aussi, sont plus élevés qu'à l'époque. Par exemple, en 1905, un ouvrier de Montréal gagnait autour de 15 ¢ de l'heure, alors qu'en 2005, il gagnait 7,60 $ de l'heure. Ainsi, en proportion, on ne peut pas affirmer qu'on était plus riches ou plus pauvres à l'époque. Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui, nous avons l'impression d'être plus riches avec tous les gadgets qu'on se paie et le confort de la vie moderne. Nous sommes toutefois plus endettés que jamais grâce à de nouveaux moyens sans cesse plus sophistiqués de crédit. Notre piastre d'aujourd'hui nous en donne-t-elle pour notre argent?
Sources photos : en.wikipedia.org, www.societehistoireprinceville.com