Bien qu’elles ne se déroulent pas dans le même univers, Sangre et Les Naufragés d'Ythaq ont plusieurs points en commun. Normal. Elles ont les mêmes créateurs.
Il s’agit par exemple de deux séries de science-fiction où les voyages intersidéraux occupent une place importante. La similitude la plus visible vient toutefois des personnages eux-mêmes. Dans les deux cas, le récit se focalise surtout sur des personnages féminins au tempérament fougueux.
Dans Sangre la survivante, nous faisons la connaissance de Sangre, alors qu’elle est encore une toute petite fille. En revanche, son histoire n'a rien à voir avec celle de Granite Welgoat ou Callista DeSargamore.
La blondinette vit plutôt avec ses parents et son frère qui sont vignobles. Alors qu’ils doivent se rendre dans une ville pour vendre leur vin, ils sont attaqués par la compagnie des Sombres Écumeurs, des pirates sans scrupules. Ils massacrent tous les proches de Sangre. La fillette parvient à échapper au raid in extremis.
Elle va être recueillie dans une académie dans laquelle elle va découvrir qu’en plus d’être maintenant aux prises avec des problèmes de bégaiement, elle est dotée d’un étrange pouvoir, celui d’arrêter momentanément le temps. Mais chaque fois qu’elle doit se servir de son pouvoir, elle en paye le prix. Elle devient temporairement aveugle. Par contre, ça ne l’empêchera pas d’échafauder un plan pour se venger de ses agresseurs…
Sangre propose une prémisse qu’on a déjà vu et lu des centaines, voire des milliers de fois. Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de l’histoire d’une petite fille qui se venge des meurtriers de ses parents. On n’a qu’à penser au cas d’Arya Stark dans Le Trône de fer.
Ce premier tome n'est cependant pas du tout désagréable à lire. Le scénariste Christophe Arleston est malgré tout parvenu à concocter une histoire rafraichissante et divertissante. Comment? Notamment en créant une héroïne qui, en étant à l'opposé des clichés, parvient à contrebalancer la prémisse un peu stéréotypée.
Le problème de bégaiement de Sangre la rend unique et attachante. Habituellement, le bégaiement est associé à quelqu'un de faible ou qui a de la difficulté à s'exprimer. Or, ce n'est pas le cas ici. Oui, la jeune fille trébuche quelquefois dans ses mots, mais ce défaut ne l'empêche pas d'avoir une extraordinaire force physique et psychologique. On ne s'ennuie jamais avec elle, car elle nous réserve toujours une surprise.
Le somptueux dessin d’Adrien Floch aide également ce premier opus à émerger du lot. L’illustrateur a un don pour les décors, autant extérieurs qu’intérieurs. Il nous le montre à maintes reprises avec ses magnifiques plans larges. Les personnages valent le coup d’œil aussi, bien que certains auraient mérité un peu plus de finition.
Verdict
Il est encore trop tôt pour prédire si Sangre aura le même succès que Les Naufragés d'Ythaq. Ce premier tome est néanmoins très prometteur. C'est indéniable. Christophe Arleston et Adrien Floch nous donnent l’impression d’éprouver beaucoup d’enthousiasme pour leur nouveau bébé. Espérons que ça durera tout au long de la série, car huit tomes sont prévus!
Sangre, tome 1 – Sangre la survivante
Cote : 3,75 étoiles sur 5